Le Liban prépare une vaste campagne diplomatique

Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud a dénoncé hier les allégations israéliennes selon lesquelles des membres d’el-Qaëda étaient arrivés au Liban – ou que des Pasdarans (gardiens de la révolution iranienne) sont présents sur le territoire libanais. Les qualifiant de «mensonges et de diffamation», le locataire du palais Bustros a déclaré que tout cela «se répète de temps en temps de la part d’Israël parce que les dirigeants israéliens cherchent des prétextes pour se dérober à leurs obligations et enfreindre la légalité internationale». Faisant évidemment référence aux violations de l’espace aérien par l’aviation israélienne et ajoutant que ces mensonges servent également à l’État hébreu «à camoufler la crise dans laquelle il se débat en raison de sa politique de force dans les territoires palestiniens». Rappelons d’ailleurs à ce sujet que le ministre israélien de la Défense Binyamin Ben Eliezer avait indiqué il y a quelques jours qu’il demanderait aux États-Unis, lors d’une visite à Washington, de s’occuper des unités d’el-Qaëda qui, selon lui, ont rejoint les membres du Hezbollah au Liban-Sud. Par ailleurs, le chef de la diplomatie a exhorté la communauté internationale – et notamment les Nations unies – à rétablir l’équilibre, «en demandant à Israël de se limiter à l’application des résolutions onusiennes – seule alternative pour arriver à une paix juste, durable et globale». Il a également indiqué que la palais Bustros allait prendre contact avec les pôles de décision d’une façon continue – et notamment avec Washington et Paris, «pour que soit mis un terme à ces mensonges». Et dans le même but, des sources diplomatiques assurent que le Liban va mener, à l’étranger et dans les deux semaines à venir, une véritable campagne politico-diplomatico-médiatique. Mahmoud Hammoud, en marge de la conférence, à Istanbul, des ministres des AE (des pays de l’Organisation de la conférence islamique et de l’Union européenne), va expliquer le point de vue libanais. Et d’autres actions similaires vont avoir lieu, à l’instar de la publication d’un rapport préparé par Beyrouth et qui révèle le rôle des services de renseignements israéliens dans l’intox que relaient différents médias étrangers.