VIE POLITIQUE - Débat budgétaire houleux en perspective, à partir de ce matin Lahoud impose au gouvernement un agenda de travail (photo)

C’est un Conseil des ministres un peu singulier qui s’est tenu hier sous la présidence du chef du l’État, le général Émile Lahoud : à la veille du débat budgétaire qui s’ouvrira aujoud’hui – et qui promet d’être houleux, étant donné les nombreuses réserves parlementaires sur la gestion du dossier économique et social –, le gouvernement a procédé à une sorte de bilan de son mandat. La singularité de la réunion du cabinet n’a rien à voir avec le bilan effectué, même s’il est peu concluant selon les informations glanées auprès de sources ministérielles, mais dans l’intervention du chef de l’État, qui a pratiquement imposé au gouvernement Hariri son agenda de travail pour la période postdébat budgétaire. Au moment où les ministres débattaient des revendications des employés des offices autonomes, du malaise social et des dossiers laissés en suspens, le général Lahoud est intervenu pour mettre l’accent sur les résolutions du Conseil des ministres restées lettre morte. «Ce problème ébranle la crédibilité du gouvernement. Il nous est simplement demandé de montrer que nous exécutons nos décisions», a-t-il dit, selon des sources ministérielles, avant de proposer le mécanisme d’action suivant : «Un délai d’exécution sera fixé pour chaque décision prise en Conseil des ministres et le secrétaire général de la présidence du Conseil se chargera de le rappeler aux ministres concernés, une semaine avant son expiration». De mêmes sources, on a indiqué que le président a énuméré toutes les résolutions qui attendent d’être exécutées, avant de demander au secrétaire général de la présidence du Conseil de les consigner dans un dossier et d’appliquer le mécanisme qu’il a proposé. Ainsi, le chef de l’État a donné, volontairement ou pas, la matière nécessaire aux députés pour qu’ils se déchaînent, à partir de ce matin place de l’Étoile, contre le gouvernement. Page 2