Aussaresses condamné à payer 7 500 euros pour complicité d’apologie de crimes de guerre

Plus de huit mois après la publication d’un livre dans lequel il justifiait ses crimes et tortures pendant la guerre d’Algérie, le général Paul Aussaresses et ses éditeurs ont été condamnés vendredi à payer une amende pour apologie de crimes de guerre ou complicité. Le général Aussaresses, ancien chef des services de renseignements à Alger, 83 ans, a été condamné à une amende de 7 500 euros pour complicité d’apologie de crimes de guerre, soit une amende de moitié inférieure à ce qu’avait demandé le parquet lors de l’audience du 28 novembre, en raison de circonstances atténuantes. Olivier Orban, PDG des éditions Plon, poursuivi pour «apologie de crimes de guerre», et Xavier de Bartillat, directeur des éditions Perrin, une enseigne de Plon, poursuivi pour «complicité», ont été condamnés à une amende de 15 000 euros chacun, comme l’avait demandé le parquet. Les trois hommes ont immédiatement annoncé qu’ils feraient appel de ce jugement qui marque, selon eux, le «triomphe de la censure», tandis que les associations parties civiles manifestaient leur satisfaction. Le jugement de vendredi est la première procédure juridique lancée contre le général Aussaresses ayant abouti. Les plaintes pour crimes contre l’humanité le visant se sont en effet heurtées à des obstacles juridiques quasiment infranchissables, sauf changement de jurisprudence par la Cour de cassation. Le général Aussaresses avait publié début mai Services spéciaux, Algérie 1955-1957, dans lequel il témoignait et justifiait des tortures et exécutions qu’il avait commises en Algérie.