France - Détournement de rançon et trafic d’influence Le dossier des otages du Liban rebondit et éclabousse Pasqua et ses proches(PHOTO)

Le dossier des otages français pendant la guerre du Liban a brusquement refait surface hier, avec l’inculpation de deux femmes proches de Charles Pasqua dans une affaire de blanchiment présumé de fonds qui auraient été versés pour la libération des otages au Liban, dont l’ex-ministre de l’Intérieur fut l’un des principaux acteurs. Ce dernier a immédiatement dénoncé une «ignominie» et a réaffirmé, comme il n’a cessé de le faire depuis la libération des trois derniers otages français le 4 mai 1988, qu’«aucune rançon» n’avait été versée à cette occasion. À l’origine de cette affaire, une note de la DST transmise au parquet de Paris indiquant qu’une partie d’une rançon débloquée par l’État français aurait été conservée par les négociateurs et aurait atterri sur le compte suisse des frères Safa, deux Libanais ayant participé aux négociations. Par ailleurs, la justice française se préparerait à enquêter sur des interventions présumées auprès des autorités politiques et administratives ayant pour but de favoriser l’obtention de mesures de naturalisation et de visas pour plusieurs ressortissants libanais. À Beyrouth, cette affaire retient l’attention des milieux politiques dans la mesure où son évolution ne manquera pas d’influer sur l’attitude qu’adoptera l’Occident, et la France en particulier, à l’égard des mouvances extrémistes actuellement dans le collimateur des Américains. PAGE 19