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Actualités - CHRONOLOGIES

Après el-Qaëda, l’Irak serait la prochaine cible de l’Administration Bush

Après avoir mis en déroute les talibans afghans, les États-Unis envisageraient de chasser par la force Saddam Hussein du pouvoir à Bagdad, mais reconnaissent la grande difficulté de cet objectif sur le plan militaire et diplomatique. L’hebdomadaire américain Newsweek affirme que les stratèges américains, soumis à une «forte pression politique», ont examiné un plan d’opération militaire de grande envergure. Ce plan prévoirait de prendre Bagdad en tenailles par une double invasion, par le Nord, où 50 000 soldats américains seraient massés à la frontière, et par le Sud, avec également quelque 50 000 militaires américains. «La question n’est pas de savoir si les États-Unis vont frapper l’Irak, la question est de savoir quand», selon un envoyé américain de haut niveau au Proche-Orient parlant sous couvert de l’anonymat, cité par l’hebdomadaire. Toutefois, les hauts responsables de l’état-major américain «doutent que cette force soit suffisante pour prendre Bagdad» et sont «profondément sceptiques» sur le fait que le président George W. Bush puisse se lancer dans une opération «aussi énorme», estime Newsweek. Le général de corps d’armée Paul Mikolashek, responsable des forces terrestres dans la région, cité dans l’article, estime d’autre part que prendre Bagdad et renverser Saddam Hussein demanderait 169 000 militaires américains, soit une opération «au moins du niveau» de Tempête du désert en 1991. Le Pentagone se refusait pour sa part à commenter ces informations. «Nous ne faisons jamais de commentaires sur des opérations futures», a déclaré lundi un porte-parole du ministère américain de la Défense, le lieutenant-colonel Ken MacClellan. Les dirigeants américains de leur côté répètent depuis des semaines que le président Bush n’a encore pris aucune décision sur une extension de la campagne contre le terrorisme au-delà de l’Afghanistan. L’effervescence autour du cas de l’Irak traduit visiblement la profonde frustration de l’Administration américaine de voir Saddam Hussein toujours en place dix ans après la guerre du Golfe, menée par une coalition conduite par les États-Unis. Les attentats du 11 septembre ont relancé les inquiétudes de Washington envers l’Irak, bien qu’aucun lien formel n’ait été établi entre Bagdad et les terroristes islamistes qui en sont considérés comme responsables. Washington estime toutefois que l’Irak, accusé de chercher à se procurer des armes chimiques, bactériologiques, voire nucléaires reste une source d’instabilité majeure et un pourvoyeur potentiel des mouvements terroristes en engins et produits meurtriers. La conseillère du président Bush pour les questions de sécurité, Condoleezza Rice, a affirmé la semaine dernière que le monde «se portera mieux» le jour où Saddam Hussein aura disparu de la scène. Le secrétaire d’État Colin Powell a toutefois reconnu que l’Afghanistan et l’Irak «sont si différents que l’on ne peut prendre le modèle afghan et l’appliquer immédiatement à l’Irak». «Une simple opération militaire serait cette fois-ci insuffisante et il faudrait prendre en compte un changement de régime, ce qui n’est pas simple», estime pour sa part Helmut Sonnenfeldt, spécialiste de politique étrangère à l’Institut Brookings, en soulignant que de nombreux responsables américains doutent de la crédibilité de l’opposition irakienne. Sur le plan diplomatique, «les États-Unis auraient fort à faire pour obtenir un soutien à une large opération militaire» comme en 1991, souligne cet ancien conseiller du président Richard Nixon. Les pays arabes ont déjà fait savoir avec force leur opposition à une extension de la guerre contre le terrorisme à l’Irak, et des membres du Conseil de sécurité de l’Onu, comme la Russie, la Chine ou la France, sont également plus que réservés.
Après avoir mis en déroute les talibans afghans, les États-Unis envisageraient de chasser par la force Saddam Hussein du pouvoir à Bagdad, mais reconnaissent la grande difficulté de cet objectif sur le plan militaire et diplomatique. L’hebdomadaire américain Newsweek affirme que les stratèges américains, soumis à une «forte pression politique», ont examiné un plan...