Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

DÉCORATION - La foi et l’amour du travail bien fait inspirent Hanna Moallem - pour Noël, des crèches artisanales - de toutes les tailles

La construction de crèches de Noël, c’est sa passion, son dada. Chaque année, il en fabrique des centaines, accompagnées de toutes sortes d’accessoires. À quelques jours de Noël, Hanna Moallem, artisan né, expose ses plus belles pièces au Forum de Beyrouth. Il y en a de toutes les tailles et à tous les prix. Comment s’y prend-il pour construire ce qui représente un symbole fort de la religion chrétienne ? Qu’utilise-t-il comme matériaux ? Reportage dans le monde de ce bricoleur hors pair.Sa passion ? C’est la construction de crèches pour Noël. Bricoleur dès l’âge de 10 ans, ce vendeur de jouets pour enfants étonne par son application dans le travail, réalisé avec la plus grande habileté. «Il faut savoir soigner les moindres détails», dit-il. Il faut dire que les crèches de Noël n’ont plus aucun secret pour lui. À l’aide de quelques outils, scie, marteau et colle notamment, et avec une bonne dose d’imagination et de talent, il en fabrique plus de 900 par an, et de toutes les tailles : deux mètres de longueur et un mètre de largeur pour la plus grande. «Lorsque je construis les crèches, je laisse aller mon imagination et je ne pense pas obligatoirement aux dimensions. C’est un peu au feeling», précise-t-il. Pas de Guiness Book à l’horizon ? « Je n’y songe pas, mais pourquoi pas un jour». Hanna travaille seul. Jean Moallem, son cousin, l’aide de temps en temps. Et pourquoi des crèches ? «Au départ, je n’y pensais même pas. Un beau jour, l’idée m’est venue subitement et je l’ai exploitée». Mille crèches par an ? «Oui, je commence juste après Noël, pour être prêt l’année suivante». Vous les vendez toutes, non ? «Oui, avant le 24 décembre, il ne m’en reste quasiment plus». Et vous les vendez à quels prix ? «Les prix varient en fonction de la durée du travail et de la dimension de la crèche. On peut trouver des pièces à 10 dollars comme à 350 000 livres libanaises pour les plus grandes». Pour les églises, Hanna en en construit beaucoup. Il les installe lui-même gratuitement. La construction d’une crèche de taille moyenne, ça prend combien de temps à peu près ? «Quatre jours environ». Quatre jours ! «Oui, à raison d’un travail de sept heures par jour». Hanna Moallem n’utilise que des produits naturels pour ses crèches. «Tout est naturel, vous pouvez vérifier, assure-t-il. Je passe mon temps dans les forêts à ramasser des branches d’arbres, des feuilles, de la mousse, du bois, quelques bambous, des pierres et des galets, je ne jette absolument rien. Même des morceaux de panier ou du maïs, ça sert pour la décoration». Vous rassemblez toutes les pièces avant de commencer le travail ? «Non, je procède au fur et à mesure. L’important, en fait, c’est de bien démarrer, de trouver la base, c’est-à-dire le bois plat qui va soutenir la crèche. Ensuite, il faut savoir manipuler la toile de jute pour lui donner la forme voulue et enfin consolider avec du plâtre. Le reste relève de la décoration». Certaines de vos crèches abritent une rivière, des regards et des puits. Il y en a même avec des chutes d’eau. Comment faites-vous circuler l’eau à l’intérieur ? «C’est un peu plus technique. J’utilise un tuyau transparent tout simple, je trace le circuit avec du sable et quelques petites pierres, et à l’aide d’un moteur électrique placé à l’intérieur, l’eau est propulsée et circule continuellement à l’intérieur de la crèche». Sympa. «La décoration se fait avec de la mousse qu’on trouve dans la forêt mais aussi avec l’écorce d’une branche par exemple». Qui sont vos clients ? «Il n’y a pas que des particuliers. Beaucoup de magasins de jouets, des entreprises…». À côté de la construction de crèches, vous fabriquez des tas d’accessoires aussi ? «C’est vrai. Je me suis dit autant faire les choses à fond et ne pas s’arrêter à la construction de crèches. Ainsi, je fabrique des charrettes, des petits personnages, un coin feu que j’éclaire avec une petite ampoule qui clignote d’une lumière jaune rouge». Oui, le coin feu est très sympathique. «Je rassemble de petites branches de 2 ou 3 centimètres, je les colle les unes aux autres et je place l’ampoule en bas au milieu, celle-ci représente le feu en fait». Quel regard portent les enfants sur vos réalisations ? «Ça c’est la plus belle récompense, lorsqu’un enfant, pourtant habitué aux jouets électroniques, armes en plastique, etc., s’émerveille devant une de mes crèches, absorbé dans la contemplation d’une scène qui l’intrigue. C’est d’ailleurs souvent l’occasion pour eux d’interroger leurs parents sur la religion». Le père Hanna a de la chance. C’est un homme heureux en tout cas. Heureux et chanceux parce qu’il fait partie de ces personnes qui fêtent le 25 décembre toute l’année. Pour lui, c’est Noël tous les jours.
La construction de crèches de Noël, c’est sa passion, son dada. Chaque année, il en fabrique des centaines, accompagnées de toutes sortes d’accessoires. À quelques jours de Noël, Hanna Moallem, artisan né, expose ses plus belles pièces au Forum de Beyrouth. Il y en a de toutes les tailles et à tous les prix. Comment s’y prend-il pour construire ce qui représente un...