Société - Une boutique « multistore », vision futuriste de la vente au détail - Aïshti ouvre ses portes au centre-ville de Beyrouth

La nouvelle boutique Aïshti Specialty Store ouvre aujourd’hui ses portes au centre-ville de Beyrouth, au 71 de la rue piétonne al-Moutrane, après avoir accueilli le Tout-Beyrouth, hier soir, à l’occasion de son inauguration. Dans une ambiance de fébrilité générale, alors que le chantier battait encore son plein, deux jours avant l’ouverture, et que près de 300 ouvriers travaillaient d’arrache-pied aux dernières retouches de peinture, de boiserie et de décoration, Tony Salamé présentait fièrement son dernier-né : près de 8 500 mètres carrés d’espace regroupant des articles de luxe, résultat d’une vision futuriste de la vente au détail. L’œil brun, le cheveu noir, le vêtement sombre, le président directeur général de TSG (Tony Salamé Group) avoue que la création d’Aïshti Specialty Store est un vieux rêve qui se réalise enfin. Puisant son créneau dans le style de vie des Libanais, ce «seul détaillant futuriste sur le marché libanais», comme il prend plaisir à le dire, s’attaque à tous les angles susceptibles de constituer un marché, tant dans le monde du luxe que dans celui des jeunes, qui se doit d’être accessible, selon ses dires. «Angles qui ne sont d’ailleurs pas très bien représentés dans le pays, vu que la clientèle ne trouve pas toujours le choix qui lui convient dans les boutiques», déplore-t-il. Pour ce faire, le jeune PDG a décidé de regrouper en un seul lieu plusieurs grands noms du monde du luxe. De prestigieuses marques d’habillement, de sportswear, d’accessoires de mode, de lunettes, de bijoux et de maroquinerie sont au rendez-vous, dont notamment Christian Dior, Prada, Chloé, Burberry, Yves Saint-Laurent, Cerruti et bien d’autres, aux côtés de deux grands noms des cosmétiques et de la parfumerie, Clinique et Estée Lauder, qui sont de retour sur le marché libanais et plus exclusivement sur les étalages de la boutique Aïshti Specialty Store après 12 ans d’absence. Si le meuble est aujourd’hui présent dans la boutique de la rue al-Moutran, il cédera très bientôt la place à l’accessoire de décoration, «histoire de donner le ton et les tendances de la mode d’intérieur», explique Tony Salamé. Déjà tenté en 1988 par l’aventure italienne, à l’époque où il vendait, dans sa première boutique située à Jal el-Dib, des vêtements achetés d’Italie en stock, mais aussi des copies d’épaulettes et de ceintures italiennes, qu’il faisait fabriquer localement, M. Salamé avoue avoir un faible pour les grandes marques et les produits de luxe de ce pays. Marques qu’il importe actuellement par l’intermédiaire de sa société installée en Italie et qui constituent une référence dans le monde de la mode et du prêt-à-porter, «car, insiste-t-il, leur fabrication répond à des critères élevés de qualité». C’est la raison pour laquelle il a, d’ailleurs, fait appel au savoir-faire italien pour l’aménagement du nouvel espace Aïshti Specialty Store. Entièrement conçu par l’architecte italien Marcello Lo Mauro, l’espace intérieur du «multistore», occupant une surface de 6 500 mètres répartis sur 7 étages, baigne dans le beige, sous toutes ses nuances. Marbre, revêtements muraux, panneaux de décoration, moquettes et étalages importés d’Europe se marient avec l’ensemble, qui allie élégance et simplicité, alors que quelques mètres plus loin, sur le trottoir d’en face, un espace de 2 000 mètres carrés est réservé aux franchises, dont notamment Gucci et Ermenegildo Zegna. Le groupe TSG compte aujourd’hui neuf boutiques Aïshti, mais l’objectif de Tony Salamé est de se concentrer sur trois «multistores», jouxtant les boutiques en franchise, répartis entre le centre-ville de Beyrouth, Jal el-Dib et Verdun. «La stratégie du groupe est claire, explique le PDG. Nous sommes uniques, car nous avons une vision futuriste. Quant à notre méthode de travail, elle est rigoureuse et table en grande partie sur un savoir-faire que nous avons acquis grâce aux consultants internationaux auxquels nous faisons régulièrement appel, et aux séminaires de formation que nous organisons à l’intention de nos équipes de travail». Une méthode qui implique la recherche de la qualité et qui vise à satisfaire et à respecter le client en établissant une communication avec lui, au moyen du concept publicitaire le plus adéquat, mais aussi d’un service direct de correspondance. La crise économique ne semble pas avoir freiné les ambitions de M. Salamé qui se déclare confiant quant au marché potentiel d’Aïshti Specialty Store, vu le manque de concurrence étrangère, mais aussi vu les habitudes d’achat des consommateurs libanais et arabes. «Le chiffre d’affaires annuel de notre groupe s’élève à 30 millions de dollars, dit-il. Avec l’ouverture de notre nouvelle boutique, nous envisageons une augmentation annuelle de 20 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons surtout la chance d’être au Liban et d’avoir un centre-ville aussi beau» conclut-il, confiant.