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Actualités - CHRONOLOGIES

Les pays occidentaux cacophoniques et désemparés face à la montée des périls

Mis à part les rituels appels à la raison, les pays occidentaux paraissent totalement désemparés au moment où la crise du Proche-Orient atteint un paroxysme. Les deux émissaires américains, Anthony Zinni et William Burns, dépêchés dans l’urgence sur le terrain il y a deux semaines par le président George W. Bush, en sont quasiment réduits à faire de la figuration, au même titre que l’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos. Pour la première fois, le coordinateur spécial de l’Onu pour le Proche-Orient, le Norvégien Terjé Roed-Larsen, a dit craindre une «situation de guerre», voire de «guerre civile» après la vague sans précédent d’attentats anti-israéliens. Alors que Palestiniens et Israéliens s’enfoncent dans la guerre, les dirigeants occidentaux ont multiplié ces dernières 48 heures les appels à la raison et les condamnations du terrorisme sans pouvoir offrir la moindre perspective de solution concernant l’occupation des territoires palestiniens. L’Autorité palestinienne semble plus isolée que jamais. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a invité mardi les dirigeants palestiniens à prendre «des mesures sévères à l’égard des organisations extrémistes». «Il est important pour Israël et le président Arafat de continuer le dialogue», a quant à lui déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer. Par la voix du Premier ministre belge Guy Verhofstadt, l’UE a aussi souhaité que les États-Unis, la Russie et les «pays arabes modérés» fassent «pression beaucoup plus que dans le passé» sur les deux parties pour la reprise du dialogue politique. À défaut de stratégie, les ministres des Affaires étrangères des Quinze avaient décidé au début de l’été de se rendre dans la région. Mais, occupés par le conflit afghan, ils en sont aujourd’hui absents. M. Verhofstadt s’est contenté d’observer que les récentes déclarations du secrétaire d’État américain Colin Powell sur le Proche-Orient, plus favorables aux Palestiniens, s’étaient significativement rapprochées de celles de l’UE. « Une vraie politique du pire » L’UE n’avait pas ménagé ses efforts pour amener le gouvernement Bush à se réengager dans le processus de paix, ce qu’il a fait après les attentats du 11 septembre et dans la crainte de contre-feux au Proche-Orient alors qu’il s’engageait militairement en Afghanistan, un pays musulman. Mais dans une apparente volte-face, suite à son entretien dimanche avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon – et à la nouvelle donne en Afghanistan –, les États-Unis ont de nouveau durci le ton envers le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, plus que jamais «persona non grata» à Washington. «Le Premier ministre Sharon (...) réplique d’une manière qu’il juge appropriée pour défendre son peuple et son pays», a déclaré mardi à Bucarest Colin Powell. Une position également partagée par Londres. La veille, le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer affirmait qu’«Israël a évidemment le droit de se défendre et le président (George W. Bush) comprend cela clairement», tout en mettant M. Arafat en demeure d’agir «de manière significative» contre les extrémistes du Hamas. Le secrétaire (ministre) américain à la Défense Donald Rumsfeld a quant à lui clairement dit dimanche que le Hamas palestinien et el-Qaëda, le réseau d’Oussama Ben Laden, étaient des mouvements terroristes qu’il fallait «pourchasser et déraciner». De son côté, la déléguée générale de Palestine en France Leïla Shahid a estimé mardi que «le discours de guerre» lundi d’Ariel Sharon rendant M. Arafat responsable des actes terroristes «semble avoir l’aval des Américains». «Tout comme les États-Unis qui mènent une guerre contre le terrorisme international, utilisant tous les moyens contre la terreur, nous allons mener la même guerre», a notamment déclaré M. Sharon. «Arafat nous mène par le bout du nez et ment à la communauté internationale (...) L’homme est une catastrophe pour son peuple», a renchéri l’ambassadeur d’Israël en France Élie Barnavi. Toutes ces prises de position inquiètent le chef de la diplomatie française Hubert Védrine qui a dit mardi craindre qu’Israël ne mène «une vraie politique du pire» visant à éliminer Arafat. «C’est une politique qui a l’air délibérée, malheureusement», a-t-il ajouté, estimant que le dirigeant palestinien était «affaibli par le harcèlement de l’armée israélienne» qui a utilisé mardi des F-16 américains dans ses ripostes contre les cibles palestiniennes.
Mis à part les rituels appels à la raison, les pays occidentaux paraissent totalement désemparés au moment où la crise du Proche-Orient atteint un paroxysme. Les deux émissaires américains, Anthony Zinni et William Burns, dépêchés dans l’urgence sur le terrain il y a deux semaines par le président George W. Bush, en sont quasiment réduits à faire de la figuration, au...