Débat - Abinasr : Notre système centralisé constitue une menace pour l’unité nationale

M. Neematallah Abinasr, député du Kesrouan, a plaidé en faveur de l’adoption d’un système fondé sur la décentralisation, sur le double plan administratif et du développement, affirmant que «notre système politique actuel, axé sur la centralisation à tous les niveaux, n’est pas en mesure de préserver l’unité nationale et constitue même une menace contre celle-ci». M. Abinasr a tenu des propos en ce sens au cours du dîner de l’association de la famille Daou, à Adma. Étaient présents à ces agapes, le député Émile Émile Lahoud, représentant le président Émile Lahoud, Mgr Antoine Andari, représentant le patriarche maronite, le député Ayman Choucair, représentant le leader du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, les ministres Pierre Hélou, Marwan Hamadé et Fouad es-Saad, les députés Salah Honein, Farès Souhaid, Abdallah Farhat, Mansour Ghanem el-Bone, Georges Dib Nehmé et Élie Aoun, les anciens députés Camille Ziadé et Pierre Daccache, ainsi que le nouveau bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Me Raymond Chédid. Dans son discours, M. Abinasr – qui a été désigné doyen de l’association de la famille Daou – a mis l’accent sur l’osmose qui se manifeste entre chrétiens et musulmans au Liban depuis des siècles. «Grâce à une telle osmose, a déclaré M. Abinasr, les chrétiens du Liban se distinguent depuis longtemps des autres chrétiens dans le monde du fait de leur christianisme à caractère levantin. Leur personnalité est ainsi imprégnée dans une certaine mesure de quelques aspects de la civilisation islamique. De même, les musulmans du Liban se distinguent depuis longtemps des autres musulmans dans le monde du fait que leur personnalité est imprégnée de certains aspects de la civilisation chrétienne levantine. Compte tenu de cette réalité, nous sommes totalement étrangers au conflit des civilisations que d’aucuns évoquent depuis quelque temps». Après avoir mis l’accent sur l’importance de la visite effectuée au début du mois d’août dernier par le patriarche maronite au Chouf, M. Abinasr a dénoncé le système politique centralisé en vigueur dans le pays. «Tout système centralisé imposé à des sociétés pluriculturelles finit par saper l’unité nationale et démembrer la société en question, a déclaré M. Abinar. Ce fut le cas de l’Union soviétique, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie. Nous ne voulons pas subir le même sort que ces pays. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de faire évoluer notre système actuel».