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Actualités - ANALYSES

Loi électorale - Le pouvoir persistera-t-il dans ses erreurs ? - Plaidoyer pour une représentation parlementaire équilibrée

La réforme politique et le rééquilibrage de la représentation parlementaire commencent par l’élaboration d’une nouvelle loi électorale basée sur la petite circonscription du caza. Telle est l’opinion d’un prélat qui estime que cette formule est seule susceptible d’assurer une représentation fidèle du paysage politique. Selon la même source, la principale raison qui a conduit l’écrasante majorité des chrétiens à boycotter les élections de 1992 est la loi électorale qui, à l’époque, a complètement foulé aux pieds l’accord de Taëf. D’abord parce que les circonscriptions avaient été découpées sur base de critères différents. Par conséquent, c’est tantôt le mohafazat, tantôt le caza qui avaient été adoptés, en fonction des intérêts particuliers de certains candidats. Pourtant l’accord de Taëf a clairement stipulé l’organisation des élections législatives sur la base du mohafazat. Ceux qui avaient alors préconisé le boycott du scrutin pensaient que cette prise de position suffirait à persuader les autorités de reporter l’échéance du scrutin et de revoir le découpage des circonscriptions. Non seulement le pouvoir a refusé d’entendre raison, mais il a persisté dans son erreur, en 1996, en élaborant une loi électorale faisant fi une fois de plus de la frustration et du désenchantement de la communauté chrétienne. Celle-ci a réagi en se déconnectant encore plus de la vie publique, et les jeunes ont pris de plus en plus le chemin de l’émigration. Le dignitaire susmentionné relève une deuxième infraction à Taëf, en l’occurrence l’augmentation de 108 à 128 du nombre de sièges parlementaires et ce, dans l’intention évidente de contenter un certain nombre de candidats qui, autrement, n’avaient que peu de chance d’accéder à la place de l’Étoile. Or le pouvoir sait pertinemment que plus le nombre de députés est grand, plus leur représentativité peut être remise en question. Par ailleurs, les premières élections de l’après-guerre, en 92, ont eu lieu en l’absence d’un Conseil constitutionnel qui aurait sûrement invalidé les résultats du soutien pour deux raisons principales : plus de 80% des électeurs ont boycotté le scrutin. C’est ainsi que certains candidats ont pu être élus avec seulement 45 ou 130 voix. Deuxième motif d’invalidation : le découpage discrétionnaire des circonscriptions, le gouvernement ayant retenu tantôt le mohafazat, tantôt le caza. Or il est évident que les autorités de l’époque ont renoncé à créer le Conseil constitutionnel avant le scrutin de 92 de peur qu’il n’invalide justement la loi électorale et les résultats du scrutin. Bref, ajoute la même source, seule une loi électorale équitable est en mesure de corriger le déséquilibre qui règne aujourd’hui au sein du pouvoir. En d’autres termes, il revient au président de la République, le général Émile Lahoud, de tenir les promesses qu’il a faites au début de son mandat et qu’il n’a pas encore tenues. Il convient dans ce cadre d’élaborer la loi électorale au moins un an avant l’échéance, de manière à pouvoir l’amender si elle venait à bafouer encore une fois les principes de justice et d’équité. Dans certains milieux officiels et politiques, une tendance à vouloir corriger les failles au niveau de la représentation parlementaire existe aujourd’hui. Pour ce faire, ces mêmes milieux souhaiteraient que les prochaines élections législatives aient lieu sous le mandat du président Lahoud et qu’elles aboutissent notamment à une meilleure représentation de la communauté chrétienne. Un tel Parlement, émanant d’un scrutin intègre, élirait donc le prochain président de la République et ce dernier incarnerait de ce fait l’expression d’une volonté libanaise libre et d’une véritable représentation populaire. Un autre scénario peut être envisagé au cas où l’actuelle Assemblée viendrait à élire le nouveau chef de l’État. (Jusqu’à nouvel ordre, c’est effectivement ce qui doit avoir lieu car le mandat de ce Parlement échoit après l’élection du président de la République). Le sens politique d’une telle élection serait clair : cela signifierait que l’heure du changement et de la réforme n’a pas encore sonné et que la réalisation de l’entente nationale n’est pas encore à l’ordre du jour.
La réforme politique et le rééquilibrage de la représentation parlementaire commencent par l’élaboration d’une nouvelle loi électorale basée sur la petite circonscription du caza. Telle est l’opinion d’un prélat qui estime que cette formule est seule susceptible d’assurer une représentation fidèle du paysage politique. Selon la même source, la principale raison qui...