Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

La trêve non déclarée au Liban-Sud confirmée officieusement

Le gouvernement libanais se refuse toujours à confirmer officiellement avoir décidé, en accord avec la Syrie, de calmer le jeu de manière provisoire à la frontière avec Israël, mais des déclarations officieuses de responsables et des commentaires de diplomates en poste à Beyrouth illustrent clairement cette volonté de pacification, motivée par la nécessité de donner une chance aux efforts de paix américains en cours dans la région. Une source libanaise haut placée a ainsi déclaré à l’AFP que «l’atmosphère est en effet propice au maintien d’un calme relatif au Liban-Sud». Depuis le 11 septembre, un seul duel d’artillerie a opposé, le 22 octobre, sans faire de victimes, le Hezbollah à l’armée israélienne sur le «front» des fermes de Chebaa. L’aviation israélienne continue de survoler quasi quotidiennement le Liban, malgré les protestations de l’Onu, et la DCA du Hezbollah est intervenue mardi, sans résultat. Mais, pour l’essentiel, le calme prévaut. «L’important pour Damas, qui mène le jeu, est de ne pas porter – notamment aux yeux des États-Unis – la responsabilité d’un éventuel échec des pourparlers de paix», a déclaré à l’AFP un diplomate européen. «On estime à Beyrouth qu’avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon, les chances de parvenir à un accord de paix sont réduites et que les pays arabes ont intérêt à en faire la démonstration», a-t-il ajouté, sous couvert de l’anonymat. Les menaces américaines inquiètent. Il s’agit d’éviter que l’action du Hezbollah, déjà dans le collimateur de Washington, ne donne aux faucons, israéliens ou américains, l’occasion de réclamer des représailles militaires ou des sanctions économiques. Le 2 novembre, Washington a placé le parti intégriste chiite, comme les groupes palestiniens radicaux, sur la liste des organisations terroristes dont les avoirs doivent être gelés, suscitant des réactions irritées au Liban et dans le monde arabe où l’on estime que la résistance ne peut être assimilée à des actes de terrorisme. Le départ récent du Liban, démenti par l’ambassade d’Iran, mais confirmé de source diplomatique, d’une centaine de Gardiens de la révolution (Pasdarans) iraniens, va également dans le sens de l’apaisement que Téhéran et Damas se soient ou non concertés sur cette mesure. Ces Pasdarans servaient de conseillers militaires au Hezbollah. Le Liban, en semblant répondre positivement aux appels au calme du secrétaire d’État américain Colin Powell, satisfait aussi l’Union européenne, et notamment la France, dont les émissaires au Proche-Orient ont poussé dans cette direction. «On aurait tort cependant d’en tirer des conclusions hâtives», estime un autre diplomate, sous le couvert de l’anonymat. «Le Liban et la Syrie plient sous la pression pour des raisons tactiques, mais ne cèdent rien sur le fond» de leurs revendications, souligne-t-il. «Cette trêve est provisoire et, au cas où les tractations en cours n’aboutiraient pas, il serait temps de revenir à la ligne antérieure de confrontation tiède» à la frontière libano-israélienne, explique-t-il. Le secrétaire d’État adjoint William Burns et le général Anthony Zinni, les deux émissaires américains en tournée au Proche-Orient, ont reporté de quelques jours leurs visites à Damas et à Beyrouth. Un signe de plus que, pour les États-Unis, priorité doit être donnée au cessez-le-feu sur le front israélo-palestinien, une conflagration entre Israël et ses voisins libanais et syrien paraissant pour le moment peu probable.
Le gouvernement libanais se refuse toujours à confirmer officiellement avoir décidé, en accord avec la Syrie, de calmer le jeu de manière provisoire à la frontière avec Israël, mais des déclarations officieuses de responsables et des commentaires de diplomates en poste à Beyrouth illustrent clairement cette volonté de pacification, motivée par la nécessité de donner une...