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Actualités - CHRONOLOGIES

EDL - Amélioration progressive de la distribution du courant à partir d’aujourd’hui - Électricité : entre l’incurie du directeur et l’irresponsabilité du ministre

L’alimentation en courant électrique devrait progressivement revenir à la normale, à partir d’aujourd’hui, après plusieurs jours de rationnement dû au manque de fuel-oil. Avec l’amélioration des conditions atmosphériques et la fin de la houle, un tanker arrivé samedi au Liban a enfin pu décharger une partie de ses 30 000 tonnes de carburant à la centrale de Jiyeh. Ce même tanker devait décharger le reste de sa cargaison à Zouk, ce qui permettra de mettre fin au rationnement du courant électrique, qui a dérouté et gêné les Libanais, au cours des derniers jours. Par ailleurs, on apprend qu’un nouveau tanker transportant 30 000 tonnes de fuel est attendu à Beyrouth, dans les prochaines heures, suivi mardi prochain d’un troisième navire. Le retour à la normale étant assuré, on est en droit de se demander pour quelle raison la rupture du stock de carburant s’est produite ? Est-ce donc l’autorité politique qui en est responsable, c’est-à-dire le ministère de l’Énergie et de l’Eau, ou l’autorité administrative, à savoir la direction de l’EDL ? La réponse à cette question peut paraître claire, mais elle ne l’est pas vraiment. Ainsi, le ministre Mohammed Abdel-Hamid Beydoun a accablé hier, une nouvelle fois, le directeur de l’EDL Georges Mouawad, accusé de mauvaise gestion et, pire, de mauvaise foi. Pour M. Beydoun, que M. Mouawad provoque sciemment une perturbation de l’approvisionnement du pays en fuel, ou par imprévoyance, la solution est la même : il doit partir. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Si M. Mouawad ne commande pas du fuel pour les centrales, c’est qu’il ne dispose pas de l’argent nécessaire pour le faire, assurent ses défenseurs. L’EDL, rappelle-t-on, et pour des raisons à la fois sociales et politiques, ne perçoit qu’environ 60 % du montant de ses factures, soit environ 52 milliards de livres par mois, et son budget est largement déficitaire. Elle doit en effet 100 millions de dollars aux compagnies importatrices de fuel et 35 milliards de livres au ministère de l’Énergie, qui lui «prête» de ses réserves pétrolières propres. Toutefois, avec le niveau de la perception, elle est incapable de rembourser ses dettes, qui s’élèvent annuellement à quelque 700 milliards de livres. L’office est probablement, selon les experts, l’une des principales sources de dilapidation des fonds du Liban. Une gestion « brouillonne » Il est évident que la responsabilité d’une telle situation ne saurait être assumée par le seul directeur général de l’EDL, et que dans l’intérêt bien compris des Libanais, les fonds nécessaires à l’importation du fuel doivent être avancés par l’État, quand l’EDL n’en dispose pas. Mais on est là sur un terrain politique, et c’est la raison pour laquelle, plusieurs fois par an, les Libanais assument les conséquences d’une lutte d’influence que se livrent, par fonctionnaires interposés, les protecteurs ou détracteurs de l’un ou de l’autre d’entre eux. Le caractère «brouillon» de la gestion de M. Georges Mouawad ne saurait être complètement blanchi non plus. La solution est-elle judiciaire ? C’est ce que veut faire croire M. Beydoun, qui a demandé au parquet financier «d’élargir son enquête» au sujet de la dilapidation des fonds de l’ EDL. La justice va interroger une trentaine de percepteurs en chef de l’institution, à partir de lundi prochain, pour tenter de déterminer leur responsabilité administrative dans la non-perception. Prennent-ils prétexte des résistances sociales pour rester passifs, ou bien se heurtent-ils à des obstacles réels de la part de couches de la population qui se disent défavorisées ? C’est la question à laquelle devra répondre la justice ainsi que l’Inspection centrale, dont l’intervention est souhaitée par de nombreux députés comme Mohammed Kabbani, président de la commission parlementaire de l’Énergie. Entre-temps, on apprend que le groupe Paribas a proposé d’avancer 200 millions de dollars, à un taux d’intérêt de 5,25 %, pour l’importation de fuel. L’offre a été acceptée par le Conseil des ministres et approuvée en commission. Elle doit encore être votée par la Chambre. Par ailleurs, le ministre de l’Énergie et de l’Eau a précisé que, pour dédommager les société importatrices, un taux d’intérêt de 8 % est offert sur les créances ouvertes. Enfin, une pénible et laborieuse mise en ordre de la comptabilité de l’EDL est en cours, en prévision de la privatisation de l’office.
L’alimentation en courant électrique devrait progressivement revenir à la normale, à partir d’aujourd’hui, après plusieurs jours de rationnement dû au manque de fuel-oil. Avec l’amélioration des conditions atmosphériques et la fin de la houle, un tanker arrivé samedi au Liban a enfin pu décharger une partie de ses 30 000 tonnes de carburant à la centrale de Jiyeh. Ce...