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Parlement 2009 - CHRONOLOGIES

Les étudiants de l’USJ se mobilisent pour l’indépendance

À l’occasion de la fête de ce qu’ils ont appelé «le deuil de l’indépendance», les étudiants des différents campus de l’Université Saint-Joseph (Esib, faculté des sciences sociales, des sciences humaines et faculté de médecine) ont organisé mercredi matin une manifestation centrale au campus des sciences médicales de la rue de Damas. Dans la matinée, les photos des agents des services de renseignements, qui avaient tabassé en août dernier les étudiants devant le Palais de justice, avaient été affichées dans toutes les facultés de l’USJ. Les textes de la résolution 520 du Conseil de sécurité de l’Onu appelant au «retrait total de toutes les armées étrangères du Liban» et d’une déclaration datant de 1976 du ministre des Affaires étrangères syrien de l’époque, Abdel Halim Khaddam, dans laquelle il avait affirmé que «l’armée syrienne est entrée au Liban sans demander l’autorisation de personne et qu’elle en sortirait sans demander l’autorisation de personne», avaient également été distribuées. À onze heures, et alors que les étudiants de la faculté des sciences sociales de la rue Huvelin s’apprêtaient à se rendre à la rue de Damas, un officier des FSI a «conseillé» aux étudiants d’aller au lieu du sit-in par groupes de deux à trois personnes car, disait-il, «nous avons reçu l’ordre de disperser la manifestation». Les étudiants ont vite fait de s’exécuter. Vers midi, environ un millier d’étudiants s’étaient regroupés dans la grande place de la faculté, brandissant des calicots et des drapeaux libanais, scandant le slogan traditionnel «liberté, souveraineté, indépendance». Les manifestants ont entamé leur sit-in par l’hymne national et par la déclaration des étudiants de l’USJ, dans laquelle, ils ont appelé l’État à «respecter leur droit de s’exprimer librement», et affirmant «leur volonté de ne jamais reculer face à l’occupation syrienne et de ne jamais fléchir avant de voir se réaliser la liberté, la souveraineté et l’indépendance du Liban». Un individu repéré en train de passer des pellicules de photographies aux agents des services de renseignements est aussitôt interpellé par des étudiants qui lui lancent d’un ton ironique : «Vous prenez souvent le café avec (le directeur général de la Sûreté générale) Jamil el-Sayyed ?». À l’intérieur, dans le campus, l’atmosphère est bouillonnante. Chansons patriotiques, slogans criés hauts et forts : «La Syrie dehors» ou encore : «Liberté et souveraineté pour le Liban». Au bout d’un certain temps, tout le monde est prêt à sortir dans la rue où on assiste à un déploiement massif de Forces de sécurité intérieure et d’agents de la brigade antiémeutes, prêts à intervenir pour disperser ceux que le recteur de l’USJ, le RP Sélim Abou, avait qualifiés de «premiers défenseurs de la liberté» au Liban. Mais, très vite, plus personne n’a le droit de sortir. «Ce sont les différents bureaux de l’amicale qui se sont mis d’accord avec le père Abou pour que personne ne sorte du campus», indique à L’Orient-Le Jour un des responsables estudiantins. Manifester de nouveau a certainement aidé les étudiants à effacer le souvenir et les séquelles de la ratonnade du Palais de justice, mais le mouvement estudiantin est aujourd’hui appelé à s’adapter aux circonstances nouvelles en place depuis les événements du 11 septembre. Face au retour progressif de l’État gendarme partout dans le monde, qui donne la priorité à la sécurité, le mouvement est conscient qu’il devra dorénavant allier prudence, réalisme, militantisme et détermination pour continuer à faire passer son message.
À l’occasion de la fête de ce qu’ils ont appelé «le deuil de l’indépendance», les étudiants des différents campus de l’Université Saint-Joseph (Esib, faculté des sciences sociales, des sciences humaines et faculté de médecine) ont organisé mercredi matin une manifestation...