Barreau de Beyrouth - Les avocats éliront demain un nouveau bâtonnier

Les avocats de Beyrouth sont appelés à élire demain, dimanche, le 41e bâtonnier de l’Ordre. Six avocats se sont portés candidats à la succession de l’actuel bâtonnier, Me Michel Lyan. Il s’agit de Mes Edmond Naïm, Ramzi Joreij, Raymond Chedid, Boutros Doumit, Mtanios Eid et Georges Melki. Nul n’ignore que l’élection du bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth revêt une importance particulière, qui dépasse le cadre professionnel, en raison du rôle joué par le bâtonnier et le barreau sur les plans politique et national. L’Ordre des avocats s’est distingué depuis sa création en 1919 par son combat pour la défense des libertés publiques et individuelles et des droits de l’homme. Cette institution reste aujourd’hui l’un des derniers bastions de la défense de ces libertés. Les élections, organisées tous les deux ans, se dérouleront à la salle des pas perdus au Palais de justice de Beyrouth. Elles doivent également permettre aux avocats d’élire quatre nouveaux membres du conseil de l’Ordre qui en compte douze, dont le mandat est d’une durée de trois ans et dont le tiers est renouvelé chaque année. Huit candidats se sont portés candidats pour la succession de Mes Alia Berty Zein, Laudi Massoud Nader, Nabil Toubia et Farouk Yaghi. Il s’agit de Mes Ibrahim Abdallah, Riyad Harakeh, Walid Abou Diya, Samir Haydar, Hassan Khalifeh, Wajih Massaad et Nabil Toubia (qui brigue un second mandat). Les différentes fractions politiques ne sont pas indifférentes aux élections de l’Ordre. Les candidats cherchent traditionellement à obtenir l’appui des principales formations politiques dont notamment le Bloc national (BN) qui garde au sein du barreau une influence prépondérante. Cette année, parmi les candidats, seul Me Hassan Khalifeh a publiquement annoncé son affiliation partisane, en l’occurrence au mouvement Amal. Certes, les autres candidats bénéficient du soutien des différentes formations politiques, mais ils insistent sur leur indépendance vis-à-vis de ces dernières. Les plus influentes, mis à part le BN, restent le Courant patriotique libre (mouvement aouniste), les Forces libanaises (FL), le courant haririen et le Parti national libéral (PNL). Selon les derniers sondages, Mes Boutros Doumit, Ramzi Joreij et Raymond Chedid semblent être les favoris pour le poste de bâtonnier. Chacun des trois candidats bénéficie du soutien de certaines fractions politiques et d’un nombre important d’avocats indépendants. Ces derniers constituent un facteur décisif le jour des élections. Me Doumit (frère du président de l’Ordre des ingénieurs, Samir Doumit) bénéficie notamment de l’appui du courant al-Moustakbal (courant haririen) alors que Me Joreij est soutenu par les anciens bâtonniers Chakib Cortbawi et Antoine Klimos (BN). Pour sa part, Me Chedid affirme être un candidat indépendant. Il espère recueillir les voix des différentes formations politiques et des avocats indépendants. Il devrait cependant bénéficier le jour des élections de l’appui du CPL, du PNL, du PSP et de plusieurs formations de gauche. Parmi les autres candidats, Me Edmond Naïm est soutenu par les FL, Me Georges Melki par le parti Kataëb et le Parti syrien national social. Parmi les candidats ayant occupé des postes au sein du barreau, seuls Mes Raymond Chedid, Boutros Doumit, Edmond Naïm et Georges Melki ont auparavant été élus au poste de membres du conseil de l’Ordre. Traditionnellement, de nombreux avocats restent indécis jusqu’au jour des élections. Leur choix est souvent motivé par les résultats du premier tour du scrutin. Ils penchent pour le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de voix à ce tour.