Élections aujourd’hui à l’AUB - 221 candidats de multiples horizons politiques

C’est dans un esprit de compétition qu’auront lieu aujourd’hui les élections du «Student Representative Committee» (SRC) de l’Université américaine de Beyrouth (AUB). Des 221 candidats, la faculté d’ingénierie et d’architecture élira 21 représentants, celle des «arts and sciences» 26, celle du «business school» 14 et celle des «sciences de l’environnement» 7. L’ambiance de l’AUB se caractérise par une mosaïque de croyances autant politiques que religieuses. Plus de dix différents partis et courants se disputent ainsi l’élection. Certains se déclarent politisés, d’autres indépendants, mais une chose est sûre : ils ont tous les mêmes revendications universitaires (bourses, baisse des frais universitaires…). Ce sont surtout leurs slogans politiques qui les différencient. Certains partis dont les buts et idéologies correspondent se sont alliés. C’est ainsi que le Courant patriotique libre (CPL), le Parti socialiste progressiste (PSP) ainsi que le Bila houdoud (sans frontières) se retrouvent sur une même liste. Le mouvement du peuple (de Najah Wakim) et le Hezbollah se sont associés. Les étudiants du Courant patriotique libre (CPL) déclarent leur opposition catégorique à la présence syrienne, qui, selon eux, «viole l’indépendance et la souveraineté du pays et nuit à son économie». Les étudiants du Liban libre, pro-Forces libanaises, réclament la libération du docteur Samir Geagea ainsi que le retour du général Michel Aoun, au nom du droit d’amnistie. Le mouvement du peuple revendique essentiellement la liberté à la parole. Abnaa’ el-hayat, d’obédience PSNS (Parti syrien national social), prône la laïcité. Le parti de gauche Bila houdoud a pour but d’initier les étudiants aux activités du campus et de faciliter leur insertion à la vie professionnelle. Le parti se prononce pour l’abaissement du droit de vote à l’âge de 18 ans et pour le mariage civil, tout en proclamant sa solidarité avec l’intifada palestinienne. L’ambiance ultrapolitisée de ces élections laisse craindre l’omission du plus important : répondre aux besoins pratiques et réels des étudiants qui s’intéressent sans doute beaucoup plus à la vie quotidienne du campus.