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Actualités - CHRONOLOGIES

Sharon-Peres : des positions difficiles à concilier

La mise au point d’un plan de paix commun au Premier ministre israélien Ariel Sharon et à son chef de la diplomatie Shimon Peres bute, a priori, sur les positions opposées des deux hommes sur de nombreux points, ce qui amène à douter de sa viabilité. M. Peres, pragmatique et partisan du compromis, a annoncé hier matin qu’il travaillait avec M. Sharon, héraut de la droite nationaliste, sur un plan de paix pour tenter «d’élaborer une position commune», refusant de fournir le moindre détail sur ce plan, soulignant que celui-ci n’en était qu’à un «stade préparatoire». Premier point, de taille, qui oppose MM. Peres et Sharon : les conditions dans lesquelles Israël doit négocier avec les Palestiniens. M. Peres est favorable à la tenue de pourparlers immédiats, même «sous le feu», alors que le leitmotiv de M. Sharon est : «Israël ne négociera pas sous la terreur ni la violence». Les deux hommes divergent aussi à propos du sort des 150 colonies juives de Cisjordanie et de la bande de Gaza qui abritent quelque 210 000 colons constituant une part non négligeable de l’électorat de M. Sharon. Fin juillet, M. Sharon avait «réaffirmé l’engagement du gouvernement à apporter la sécurité» aux colons et à «renforcer l’entreprise de la colonisation». M. Peres qui avait couvert de son autorité les premières implantations sauvages de colonies en 1974, alors qu’il était ministre de la Défense, a dit le 2 novembre qu’il était favorable au démantèlement de certaines colonies, «pas pour faire plaisir aux Palestiniens», mais car il y en a certaines «qui sont particulièrement exposées aux tirs et n’ont pas d’avenir». MM. Peres et Sharon ont aussi une appréciation différente des accords de paix d’Oslo (1993), qui avaient permis la création de l’Autorité palestinienne, et dont l’actuel chef de la diplomatie avait été l’un des artisans. M. Peres souhaite continuer à négocier dans la lignée du processus d’Oslo pour parvenir à un accord final sur le statut des territoires palestiniens. Dans un entretien paru lundi dans le magazine américain Newsweek, M. Sharon a estimé que ces accords étaient «l’une des plus tragiques erreurs d’Israël». En conséquence, les deux hommes divergent sur le crédit à apporter au président palestinien Yasser Arafat, que M. Sharon qualifie volontiers de «chien» en privé, et contre lequel il a multiplié les attaques verbales ces derniers temps afin de lui faire perdre le crédit dont il jouit à l’étranger. M. Peres, lui, a rencontré M. Arafat en privé à trois reprises depuis le 2 novembre pour tenter de renouer le dialogue entre les deux parties. Les hommes politiques israéliens ont témoigné hier des chances que MM. Sharon et Peres avaient de concilier leurs positions. «Je ne crois pas au sérieux de Sharon. (Cette annonce) sert surtout à garder les travaillistes dans la coalition» gouvernementale, a estimé le travailliste Shlomo Ben Ami, ancien ministre des Affaires étrangères, et un des principaux négociateurs des accords d’Oslo. «C’est un accord de paix entre Sharon et Peres, ce n’est pas un accord avec les Palestiniens», a estimé Yossi Sarid, chef de l’opposition de gauche. Benny Elon, ministre du Tourisme, d’extrême droite, est allé plus loin. «Je ne suis pas du tout inquiet. Il n’y aura jamais d’accord car le gouvernement s’apprête à considérer l’Autorité palestinienne comme une entité ennemie», a-t-il dit. Les principaux commentateurs israéliens estimaient que l’annonce de ce plan était surtout destinée à préparer la visite que M. Sharon devrait effectuer avant la fin du mois aux États-Unis qui ont exprimé leur mécontentement envers Israël, dont ils exigent moins de raideur dans le conflit israélo-palestinien.
La mise au point d’un plan de paix commun au Premier ministre israélien Ariel Sharon et à son chef de la diplomatie Shimon Peres bute, a priori, sur les positions opposées des deux hommes sur de nombreux points, ce qui amène à douter de sa viabilité. M. Peres, pragmatique et partisan du compromis, a annoncé hier matin qu’il travaillait avec M. Sharon, héraut de la droite...