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Actualités - CHRONOLOGIES

Première grande tournée internationale pour le président pakistanais englobant Paris, Londres et New York - Musharraf, général putschiste devenu invité de marque de l’Occident

Le président pakistanais Pervez Musharraf entamera aujourd’hui sa première grande tournée occidentale, aux escales prestigieuses, Paris, Londres, New York, auréolé du soutien de la communauté internationale pour son engagement aux côtés de la coalition antiterroriste mondiale. Ironie de l’histoire, grâce à son ralliement à l’initiative américaine contre les taliban et leur protégé Oussama Ben Laden, il sera reçu par Jacques Chirac, Tony Blair, George W. Bush, alors qu’il n’était considéré il y a quelques semaines encore que comme un général putschiste que l’on exhortait à rendre le pouvoir aux civils. La position géographique du Pakistan, frontalier de l’Afghanistan, en a fait un hôte convoité que consacre cette tournée, qui montre aussi qu’on lui a pardonné son coup d’État militaire du 12 octobre 1999. Il a déjà reçu «à domicile» Tony Blair, le chancelier allemand Gerhard Schröder, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, le secrétaire d’État américain Colin Powell et le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld. Il a été invité «pour une réunion bilatérale importante» par le président Bush, insiste un responsable pakistanais. «Cela prouve le réchauffement dans les relations entre les États-Unis et le Pakistan», ajoute ce responsable. Car ce voyage chez les grands de ce monde arrive à point nommé pour redorer le blason du général président Pervez Musharraf, dont le soutien aux opérations américaines est de plus en plus contesté au fur et à mesure que s’accroît le nombre de victimes civiles en Afghanistan. « Surmonter le problème de légitimité » Les tribus pachtounes, qui vivent de part et d’autre de la frontière, sont plus enclines à la solidarité ethnique et islamique avec les taliban qu’à un soutien aux «infidèles» américains. Mais cela, la communauté internationale le sait déjà, selon un porte-parole gouvernemental. «Le Pakistan n’a pas à convaincre les dirigeants mondiaux de la difficulté de la situation», a-t-il ajouté, assurant cependant que «le président sait qu’il a le soutien de la majorité de la population». Le président Musharraf affirme à son opinion publique avoir fait le bon choix, le seul possible, a-t-il même souligné, pour le Pakistan en se rangeant du côté de l’Occident. Il a fait miroiter les bénéfices qu’il espère en tirer, qu’il s’agisse de la réduction de la dette extérieure (plus de 38 milliards de dollars), de la levée des sanctions imposées du fait des activités nucléaires pakistanaises ou de l’ouverture de marchés extérieurs aux produits pakistanais. Il ne lui suffira pas de ramener des photos de ses entretiens avec les «grands» de ce monde pour montrer qu’il en est un, il devra aussi prouver qu’il a bien hissé le Pakistan au rang des grandes nations du monde, de celles que l’on écoute au sujet de l’avenir de l’Afghanistan et pas seulement de celles que l’on aide en échange de ses bases aériennes, estimait un journaliste. Pour Riffat Hussain, chef du département d’études stratégiques à l’université Quaid-e-Azam d’Islamabad, la réunion avec les chefs d’État étrangers «pourrait contribuer à aider Musharraf à surmonter le problème de légitimité qu’il n’a cessé d’avoir» depuis son accession au pouvoir il y a deux ans. «Mais cela marque aussi l’importance et la reconnaissance du Pakistan comme puissance nucléaire de facto», a ajouté cet analyste. Le président Musharraf doit donc faire ses preuves comme interlocuteur de la communauté internationale les cinq prochains jours, comme il avait déjà passé avec succès l’épreuve, très surveillée ici, de la confrontation avec l’Inde, le voisin rival, lors du sommet d’Agra, en juillet dernier, et dont il était sorti vainqueur, selon tous les observateurs.
Le président pakistanais Pervez Musharraf entamera aujourd’hui sa première grande tournée occidentale, aux escales prestigieuses, Paris, Londres, New York, auréolé du soutien de la communauté internationale pour son engagement aux côtés de la coalition antiterroriste mondiale. Ironie de l’histoire, grâce à son ralliement à l’initiative américaine contre les taliban et...