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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-USA - Seul le gel des avoirs de l’aile militaire du Hezbollah aurait été requis - Beyrouth ne s’estime pas concerné par la liste américaine

Le Liban officiel n’a toujours pas réagi à la présence du Hezbollah sur la nouvelle liste américaine des organisations que Washington s’est arrogé le droit de qualifier de terroristes et dont les avoirs doivent être gelés, selon les USA. Il n’a pas non plus commenté la prise de position émanant de l’ambassade de Grande-Bretagne à Beyrouth, selon laquelle le gel des avoirs des organisations considérées comme étant terroristes par Londres ne concerne pas le Hezbollah «tout entier, mais seulement son aile terroriste». C’est que Beyrouth ne se sent pas concerné par la liste publiée régulièrement par le département d’État américain et encore moins par la demande de gel des avoirs du Hezbollah parce qu’elles n’émanent pas des Nations unies, lesquelles ont pris position dans la résolution 1373 du Conseil de sécurité. Il n’en demeure pas moins que l’ajout du Hezbollah à la liste des groupes terroristes a été très mal accueilli dans plusieurs milieux politiques. Officiellement, le Conseil des ministres, qui pourrait plancher sur cette affaire jeudi, éviterait une condamnation directe de la prise de position américaine et se contenterait, le cas échéant, de réaffirmer la nécessité de ne pas confondre les actes terroristes et de résistance, de souligner le droit des peuples à lutter contre l’occupation de leur territoire et de réitérer son appel à une définition internationale du terrorisme. C’est ce qu’on a indiqué hier soir de diverses sources concordantes, en mettant l’accent sur le fait que le Liban refuse de geler les avoirs du Hezbollah. À en croire Londres qui s’est rallié à la prise de position américaine, ce ne sont pas les avoirs de toute la formation intégriste qui doivent être gelés, mais ceux de sa branche paramilitaire seulement. Citée par l’AFP, une source de l’ambassade britannique à Beyrouth a expliqué, sous couvert d’anonymat, que le gel des avoirs des organisations considérées comme terroristes par Londres ne concerne pas le Hezbollah tout entier mais seulement son «aile terroriste». «Ce n’est pas le Hezbollah tout entier dont le gouvernement britannique parle», a affirmé cette source diplomatique, avant d’ajouter : «Nous croyons qu’en dehors de son activité de parti politique, le Hezbollah a une aile terroriste, une “organisation de sécurité extérieure”, qui remplit les critères la mettant hors la loi aux termes de la loi sur le terrorisme votée en 2000 par le Parlement britannique». Il y a lieu de relever cependant que dans la liste américaine des 22 groupements que Washington croit pouvoir qualifier de terroristes, le Hezbollah figure sous tous les noms qui lui sont connus, mais pas sous celle d’«organisation de sécurité extérieure». Cité toujours par l’AFP, un diplomate occidental a reconnu qu’il n’est pas question pour le Liban de se conformer à la demande américaine, estimant «qu’il faudra un règlement de paix global au Proche-Orient, y compris sur la question de Jérusalem, pour que le Hezbollah change sans grande difficulté de vocation et se transforme en parti politique ordinaire». «En attendant, aucun de ses protecteurs, qu’il s’agisse de la Syrie ou de l’Iran, ne lui demandera de changer de voie», a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat. Pour le parti concerné, il est pratiquement hors de question de changer de voie. «Ce n’est ni l’intimidation, ni les menaces qui nous empêcheront de poursuivre nos opérations» anti-israéliennes, a affirmé M. Ammar Moussaoui, député du Hezbollah, après un entretien avec le chef du gouvernement, Rafic Hariri. «Nous n’avons pas soulevé des questions politiques avec le Premier ministre, a-t-il indiqué en réponse à une question de la presse, mais personnellement, je pense que la position américaine est stupide. Nous savons tous que les États-Unis se font l’écho des Israéliens et ce n’est pas par hasard que tous ceux qui ont combattu Israël sont classés dans la catégorie des groupes terroristes». Un autre député du Hezbollah, Ibrahim Bayan, a déclaré que la formation intégriste «fera face à l’initiative américaine sur les plans interne, arabe et international». Il a accusé Washington d’«exercer un genre de chantage politique sur toutes les forces qui essaient de libérer leurs territoires occupés». «Je ne pense pas que la présence de la Résistance sur la liste des organisations terroristes nous portera préjudice, car c’est au peuple du Liban et de la région et non pas aux États-Unis ou à leurs agents d’évaluer notre action», a-t-il déclaré, avant de critiquer vivement «le silence des Nations unies qui se contentent de reprendre à leur compte les décisions américaines». Le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, ainsi que les députés Abdel Latif Zein et Bassem Yamout ont stigmatisé «le parti-pris américain», déplorant le fait que Washington taxe de terroristes les mouvements de «résistance légitime» et ferme l’œil sur «les crimes israéliens contre des femmes et des enfants désarmés».
Le Liban officiel n’a toujours pas réagi à la présence du Hezbollah sur la nouvelle liste américaine des organisations que Washington s’est arrogé le droit de qualifier de terroristes et dont les avoirs doivent être gelés, selon les USA. Il n’a pas non plus commenté la prise de position émanant de l’ambassade de Grande-Bretagne à Beyrouth, selon laquelle le gel des...