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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-France - Deuxième journée de la visite à Paris du patriarche maronite - Chirac rend hommage aux efforts de Sfeir - en faveur du dialogue avec l’islam

Le président français Jacques Chirac a rendu hommage hier aux efforts déployés par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, en faveur du dialogue islamo-chrétien, et souligné l’urgence d’un tel dialogue à l’heure actuelle. Au deuxième et dernier jour de sa visite en France, le patriarche Sfeir a été reçu à l’Élysée par M. Chirac, en présence du ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Au cours de l’entretien, qui s’est prolongé au-delà du temps qui lui était imparti initialement, le président français a souligné que «l’absence de perspectives politiques» au Proche-Orient «fait le jeu des extrémistes». Jacques Chirac, dont les propos ont été rendus publics par son entourage, a fait part de sa «très vive inquiétude devant les événements de ces derniers jours». «Ils sont lourds de dangers pour l’ensemble de la région», a-t-il estimé. Il a rendu hommage aux «efforts déployés par le patriarche en faveur du dialogue interreligieux, et en particulier du dialogue islamo-chrétien». «La tragédie du 11 septembre et ses conséquences démontrent plus que jamais l’urgente nécessité du dialogue des cultures», a-t-il dit. «C’est une situation très préoccupante, non seulement pour le Liban, après ce qui est arrivé le 11 septembre aux États-Unis, c’est une situation qui préoccupe tout le monde, partout», a commenté de son côté le cardinal Sfeir devant la presse, à l’issue de l’entretien. Évoquant la situation au Liban, Jacques Chirac a insisté sur la nécessité de «l’approfondissement de la cohésion nationale autour des valeurs de démocratie, de libertés publiques, de respect de l’homme et de modération». Il s’est enfin déclaré confiant que les «dernières difficultés» qui subsistent entre l’Union européenne et le Liban «seront levées afin de permettre la signature prochaine de l’accord d’association». M. Chirac, qui avait accueilli Mgr Sfeir à Paris en mars 1999, l’a remercié pour ses «visites régulières qui illustrent les liens affectifs et spirituels» unissant la France au Liban et à l’Église maronite. Le patriarche, qui avait pris part auparavant au synode des évêques à Rome, a informé le président français du message adopté par l’ensemble des participants et dont l’un des points forts est l’expression de «l’horreur du terrorisme». Mgr Sfeir, qui devait aussi être reçu au Sénat et au Palais Bourbon par les membres de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a tenu à la fin de sa visite à Paris une conférence de presse au Centre d’accueil de la presse étrangère, pour exposer les résultats de ses entretiens. Soulignant à cette occasion l’ancienneté des relations entre le Liban et la France, le patriarche a indiqué que ses entretiens avec les responsables français et, en particulier, avec le président Chirac, témoignaient de l’intérêt de la France à l’égard de tout ce qui touche le Liban. «Il est normal que nous discutions avec le président Chirac de la situation au Liban, comme nous le faisons de temps à autre», a-t-il dit. Il a souligné que le dialogue islamo-chrétien s’était engagé depuis l’avènement de l’islam et qu’il se poursuivait au fil des siècles sans interruption. «Pour ce qui est du dialogue entre les communautés chrétiennes et musulmanes, a-t-il ajouté, il connaît des hauts et des bas mais sans discontinuer, grâce à l’esprit de sagesse et au respect mutuel qui règnent entre les deux principales familles spirituelles» du pays. Au sujet des relations entre Bkerké et Damas d’une part et des rapports libano-syriens en général, le prélat maronite a nié, en réponse à une question, l’existence d’un «blocage» entre le leadership spirituel maronite et les autorités syriennes. Selon lui, la majorité des Libanais ne remettaient pas en cause la présence syrienne au Liban tant qu’Israël occupait une partie du pays. «Mais, a-t-il souligné, depuis le retrait des Israéliens d’une grande partie de notre territoire, les Libanais sont en droit de s’interroger sur le maintien des troupes syriennes chez nous alors que les accords de Taëf fixaient les termes d’un redéploiement et d’un départ des soldats syriens». Réitérant sa position sur la nécessité d’un arrêt de toute ingérence syrienne dans les affaires intérieures libanaises, «qui n’est plus un secret pour personne», le patriarche a indiqué, en réponse à la question d’un journaliste syrien, qu’il ne prévoyait toujours pas une visite pastorale en Syrie. Il a expliqué que dans les circonstances présentes, sa présence en Syrie pourrait entraîner des interprétations politiques «inopportunes». Évoquant la lutte contre le terrorisme, Mgr Sfeir a invité le monde à s’attaquer d’abord aux causes du mal. Un mal qui, a-t-il dit, «est condamné par le monde entier mais auquel on ne peut remédier uniquement par des frappes militaires». Il a, à cet égard, plaidé en faveur d’une «recherche rapide d’une solution juste au problème du Proche-Orient, en se déclarant résolument aux côtés des droits légitimes du peuple palestinien». Le patriarche devait quitter Paris en soirée à destination de l’Uruguay d’où il se rendra ensuite, dans le cadre d’une visite pastorale, en Argentine et au Mexique.
Le président français Jacques Chirac a rendu hommage hier aux efforts déployés par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, en faveur du dialogue islamo-chrétien, et souligné l’urgence d’un tel dialogue à l’heure actuelle. Au deuxième et dernier jour de sa visite en France, le patriarche Sfeir a été reçu à l’Élysée par M. Chirac, en présence du ministre des...