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Actualités - CHRONOLOGIES

Séjours avec dépaysement garanti

Le tourisme était resté jusque hier inconnu dans les villages des environs de la réserve du Chouf. Or, aujourd’hui, les plans de Maha el-Kadi, responsable du développement durable dans l’Association des cèdres du Chouf, incluent non seulement la production et la vente de «mouné», mais comptent s’étendre à la mise en place d’un véritable réseau de tourisme écologique, dont le point central sera, bien sûr, la réserve. Les plans engloberont également des activités à caractère traditionnel dans les villages. L’idée est que les visiteurs ne se contentent pas de contempler le site, mais qu’ils exercent des activités aussi bien dans la réserve que dans les villages : faire de la bicyclette ou de la marche, goûter à des menus traditionnels préparés sur place, passer une nuit ou deux dans la région, rencontrer la population locale… Les premiers éléments d’une telle entreprise se mettent aujourd’hui en place. «Ce n’est que cette année que, en collaboration avec le conseil municipal de Maasser el Chouf, j’ai convié les agences d’écotourisme à visiter la région», raconte-t-elle. «Après avoir fait le tour des sites, ils se sont déclarés très intéressés. Pour les membres de conseils municipaux, le profit s’est également avéré substantiel puisqu’ils se sont renseignés sur les exigences de ce nouveau genre de tourisme». Cette première initiative a déjà porté ses fruits. Au moins une dizaine de groupes ont agrémenté leur visite de la réserve d’un déjeuner chez l’une des dames ou même d’un court séjour. Un groupe de 25 Français a même été convié à un mariage qui se tenait au village où ils effectuaient un séjour de quelques jours. «L’idée est que la visite de la réserve ne soit pas isolée, que les touristes puissent vivre au rythme de ces localités qui ont conservé leur cachet», explique Mme Kadi. «Cette population a en effet vécu avec cette forêt, devenue aujourd’hui réserve, et ne peut en être séparée. Il faut ajouter que les visiteurs apprécient ce côté culturel. Des Français ont pris l’initiative de s’entretenir avec un cheikh pour lui demander des précisions sur la religion druze». Toutefois, l’idée d’accueillir des touristes, donc des étrangers, moyennant une certaine somme est difficile à admettre pour les villageois. Pour les habitants de ces régions éloignées de la capitale et qui ont conservé presque intactes leurs traditions, l’hospitalité est sacro-sainte. Toutefois, Mme Kadi et ses collaborateurs ont pu compter sur une aide imprévue. «Le président de la municipalité de Khreibé, Nassim Achkar, a pris l’initiative d’ouvrir sa maison aux premiers groupes qui ont voulu effectuer un séjour, afin d’encourager la population à l’imiter dans cette activité utile et profitable», raconte-t-elle. M. Achkar nous explique que la maison qu’il a mise à la disposition d’éventuels touristes peut contenir jusqu’à 15 personnes. «Elle est ancienne et a un cachet traditionnel, ce qui correspond aux exigences des visiteurs», explique-t-il. «Au cours de tels séjours, ils vivent avec le propriétaire et adoptent, pour un court laps de temps, son mode de vie. Ils doivent cependant débarquer avec leurs sacs de couchage». Pour l’instant, M. Achkar fait payer la somme de quinze dollars la nuitée avec dîner et petit déjeuner. Interrogé sur ce qui l’a intéressé dans ce projet, il répond que «de telles activités représentent des bénéfices financiers et moraux pour la région». «L’habitant de Khreibé n’a jamais envisagé de voir son village faire partie de la carte touristique», poursuit-il. «Or notre localité présente aujourd’hui l’avantage d’être préservée d’un point de vue écologique et patrimonial. Pour l’instant, l’entreprise démarre très bien». Le président de la municipalité de Khreibé envisage désormais d’offrir un appui supplémentaire pour la mise en place du projet. «Nous voudrions créer un centre de cuisine dans le village pour faire goûter nos menus traditionnels», dit-il. «Nous projetons aussi de construire à l’avenir un bâtiment destiné à abriter des activités en rapport avec l’écotourisme. Nous en attendons le financement».
Le tourisme était resté jusque hier inconnu dans les villages des environs de la réserve du Chouf. Or, aujourd’hui, les plans de Maha el-Kadi, responsable du développement durable dans l’Association des cèdres du Chouf, incluent non seulement la production et la vente de «mouné», mais comptent s’étendre à la mise en place d’un véritable réseau de tourisme...