Dossier régional - Le ministre canadien des AE à Beyrouth pour discuter terrorisme et P-O - Manley presse la Syrie de contrôler le Hezbollah

Le ministre canadien des Affaires étrangères John Manley est arrivé hier à 18 heures à Beyrouth pour une courte visite dans le cadre d’une tournée régionale. Il a été accueilli à l’aéroport de Khaldé par le directeur des Affaires politiques au palais Bustros, Nagi Abi Assi, et par l’ambassadeur du Canada, Haig Sarafian. M. Manley a souligné peu après son arrivée que ses entretiens avec les responsables officiels porteront sur la situation au Proche-Orient et la lutte antiterroriste. Le ministre canadien s’entretiendra dans la matinée d’aujourd’hui avec le président Émile Lahoud, le chef du Législatif, Nabih Berry, le Premier ministre, Rafic Hariri, et le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud. Dans une déclaration faite à Damas avant son départ pour Beyrouth, le chef de la diplomatie canadienne a notamment indiqué avoir demandé à la Syrie de contrôler les groupes palestiniens, basés sur son territoire, ainsi que le Hezbollah. «J’ai encouragé mes interlocuteurs (syriens) à exercer une sorte de contrôle sur les groupes qui pratiquent la violence et qui affectent le processus de paix», a déclaré M. Manley lors d’une conférence de presse à Damas, après des entretiens avec le président syrien Bachar el-Assad. M. Manley, arrivé dimanche soir en Syrie dans le cadre de la tournée qui l’a déjà mené en Iran, n’a pas reconnu la légitimité de la résistance face à l’occupation étrangère. «La violence ne peut être utile dans le règlement des problèmes politiques», a-t-il dit, affirmant que «le Canada n’est pas d’accord» avec la Syrie qui demande un débat international pour définir le terrorisme et le distingue du droit des peuples à la résistance face à l’occupation étrangère. «Nous ne pensons pas que le fait de se faire exploser dans un restaurant puisse être utile. La violence génère la violence et nous souhaitons que cela s’arrête», a-t-il dit dans une allusion aux attentats-suicide anti-israéliens. M. Manley a souligné «le rôle important que peut jouer la Syrie dans l’effort antiterroriste» déployé par les États-Unis, ainsi que celui qu’elle pourrait jouer «après la fin des frappes» américaines en Afghanistan, sans donner de précisions. Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a appelé de son côté la communauté internationale, lors de sa rencontre avec M. Manley, à «mettre fin à la politique de terrorisme d’État pratiquée par Israël contre le peuple palestinien». Après le Liban, le ministre canadien doit se rendre en Israël et à Gaza.