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Actualités - CHRONOLOGIES

Rencontre - Débats sur la campagne à mener contre « le terrorisme américain » - Palestine et Afghanistan, même bataille, soutiennent des formations politiques

Pour la troisième fois consécutive, plusieurs formations politiques se sont réunies pour soutenir le peuple afghan dans sa lutte contre le «terrorisme américain». Après les deux premières rencontres qui se sont tenues le 9 et le 16 octobre, la commission ad hoc issue des premières réunions a rassemblé plusieurs responsables politiques et représentants d’associations afin d’établir un plan d’action visant à assister le peuple afghan et à préparer une série de manifestations pour protester contre la guerre anglo-américaine en Afghanistan. Initiée par le Mouvement de Fidélité à la terre et aux hommes (Haraket al-wafa’ lil ard wal insan) une formation nationaliste arabe, ce rassemblement avait appelé il y a quelques semaines à la condamnation de l’agression américaine de l’Afghanistan. En exprimant leur solidarité avec le peuple afghan, les participants avaient en outre, dans une seconde rencontre, appelé au boycott des produits américains, dénoncé l’ingérence de l’ambassadeur américain, Vincent Battle, dans les affaires intérieures libanaises et invité le gouvernement libanais à une condamnation de l’agression en Afghanistan. Ce sont pratiquement les mêmes thèmes qui ont à nouveau été soulevés jeudi dernier en présence d’une vingtaine de formations appuyant l’intifada palestinienne dont le Hezbollah, ainsi que des dignitaires religieux venus dénoncer les derniers événements tragiques survenus dans les territoires occupés, au même titre que l’agression contre l’Afghanistan. D’ailleurs, les participants avaient clairement rappelé dans leurs recommandations que le problème palestinien «reste la cause principale pour tous les Arabes et les musulmans qui doivent œuvrer pour soutenir l’intifada». D’emblée, «le terrorisme américain» exercé en Afghanistan a été lié «au terrorisme sioniste» pratiqué par Israël dans les territoires occupés. Et, le général à la retraite, Yassine Soueid d’affirmer que ce type de terrorisme a débuté «depuis que les Américains ont commencé à “griller” les résolutions des Nations unies et du Conseil de sécurité, empêchant ce dernier d’émettre la moindre critique envers Israël». Le parallélisme avec la question palestinienne reviendra souvent dans la bouche des participants qui considèrent à l’unanimité qu’aucune distinction ne peut être faite entre la politique d’agression menée par les États-Unis dans le monde et celle menée par Israël, «avec la bénédiction de ces derniers». Le général Soueid dénonce violemment les derniers affrontements dans les territoires occupés, réprouvant «la complicité des États et peuples arabes, du fait du silence qu’ils observent à l’égard de cette tragédie. Nous devons mener une campagne à l’adresse de toutes les ambassades arabes, pour leur signifier notre mécontentement, dit-il. Car, si nous pouvons nous mobiliser pour la question afghane, il est inconcevable que nous ne puissions pas faire de même pour la cause palestinienne», dit-il. S’adressant au nom du comité de coordination des efforts de soutien à l’intifada au Nord, Hani Chindi a fait remarquer qu’il s’agit surtout de faire comprendre au public de quel «terrorisme américain» il s’agit et comment il s’est illustré à travers l’histoire. «Les États-Unis ont un passé chargé en matière d’asservissement des peuples et d’occupation. Il ne suffit pas de parler du terrorisme dirigé contre l’Afghanistan. Mais du terrorisme américain tout court». Revenant sur l’attitude de la diplomatie américaine au Liban, Hani Chindi a affirmé que «les Libanais refusent toute forme de mises en garde quelles qu’elles soient. Les forces populaires sont appelées aujourd’hui à contrer les déplacements du diplomate américain au Liban jusqu’à contrarier même ses hôtes», a-t-il suggéré. Le problème de l’agression contre le peuple afghan devrait réveiller chez le peuple arabe le souvenir douloureux de la cause palestinienne, ont réaffirmé en chœur les responsables politiques présents. Non pas qu’ils ne se sentent pas solidaires avec les Afghans, mais l’attaque qui vient d’avoir lieu (à Beit Rima) a été la plus violente depuis 1995, a rappelé l’un des participants palestiniens. «D’ailleurs, il s’agit d’une même bataille, dit-il, en faisant le parallèle entre la Palestine et l’Afghanistan. Nous savons pertinemment que les États-Unis sont à l’origine du malheur des Palestiniens». La voix de la sagesse viendra de la bouche de cheikh Ibrahim Saleh, qui rappellera les participants à l’ordre, en leur demandant de ne pas en arriver à la confrontation avec leurs gouvernements respectifs. Parlant de «mondialisation du terrorisme», le dignitaire sunnite dira que les Américains, en visant leurs intérêts globaux, ont été jusqu’à réduire à sa plus faible expression les différences entre les régimes et les peuples. «Ce qu’il faut savoir, c’est que les États concernés ont eux-mêmes échoué à représenter – à un moment donné – la volonté de leurs peuples. D’ailleurs, ces mêmes régimes n’ont plus l’aval des États-Unis. Par conséquent, a-t-il dit, il ne faut pas que nous entrions en confrontation avec nos gouvernements», a-t-il affirmé. Le débat s’étendra encore longtemps avant que les participants ne se souviennent de l’objectif de départ pour lequel ils s’étaient à l’origine réunis, à savoir une aide humanitaire urgente à envoyer au peuple afghan. Conflits politiques et surenchères sur la question palestinienne et délibérations ardues pour ou contre des manifestations devant les ambassades arabes diviseront longtemps encore les différentes formations en présence. C’est dire que l’intention y était, mais les objectifs ne faisaient pas l’unanimité. Une décision a finalement été prise : un comité restreint de 8 personnalités non politiques sera mis sur pied dans les quelques jours à venir. Ce comité devra définir un plan d’action visant à organiser d’une part l’aide humanitaire pour soutenir le peuple afghan et d’autre part à poursuivre, à travers des mesures concrètes, «la lutte contre le terrorisme américain dans le monde». Affaire à suivre.
Pour la troisième fois consécutive, plusieurs formations politiques se sont réunies pour soutenir le peuple afghan dans sa lutte contre le «terrorisme américain». Après les deux premières rencontres qui se sont tenues le 9 et le 16 octobre, la commission ad hoc issue des premières réunions a rassemblé plusieurs responsables politiques et représentants d’associations afin...