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Actualités - OPINIONS

Tribune - Mieux comprendre l’islam

Lorsque l’Occident parle de l’islam, de multiples erreurs dues à l’incompréhension de son message sont à craindre. Même déchristianisé. l’Occident se réfère spontanément à des notions chrétiennes pour parler de la religion en général, or les notions musulmanes correspondantes doivent être repensées pour elles-mêmes. Si cette attitude subsiste toujours dans les écrits occidentaux, tout innocents qu’ils soient, le non-musulman vivant dans un milieu musulman adopte une attitude différente, plus compréhensive et conciliante à l’égard de l’islam. Sans être convertis ou sympathisants à la cause de leurs frères musulmans, des chrétiens libanais ont pris à travers l’histoire, par leurs écrits et leurs diverses interventions, la défense des vraies valeurs de l’islam. C’est pourquoi certaines informations de presse, bien qu’elles aient été démenties par le service de presse du président du Conseil des ministres, ont heurté les musulmans libanais, et les points suivants doivent être soulignés : • La condamnation du terrorisme, toute sorte de terrorisme, est un principe intangible et fondamental que Dar el-Fatwa ne cesse de rappeler. Ce principe puise ses sources du fait que l’islam interdit le meurtre d’innocents et le considère comme un crime contre toute l’humanité en partant du verset coranique : «Quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur terre est considéré comme tuant toute l’humanité». Aussi l’islam interdit de faire assumer à une personne la responsabilité d’un tort qu’elle n’a pas commis, en partant aussi du verset coranique : «Personne ne portera la responsabilité d’autrui». La condamnation sans équivoque des attentats du 11 septembre a été prononcée par le mufti de la République dès le 13 septembre. Le Conseil des muftis réuni le 27 septembre puis le 18 octobre a aussi condamné les attentats terroristes du 11 septembre dans des termes les plus clairs. Il n’est pas exact que le Conseil des muftis ait attendu un mois avant de condamner les attentats aux États-Unis. • L’organisation religieuse islamique dont bénéficie l’islam libanais attribue à cette communauté une indépendance entière dans ses affaires religieuses et waqf. Les muftis, et à leur tête le mufti de la République libanaise, ne sont pas des fonctionnaires. Ce sont des représentants communautaires élus par une assemblée élective composée de personnalités politiques telles que le président du Conseil des ministres en exercice et les anciens présidents du Conseil des ministres, et des personnalités religieuse telles que les muftis et les juges chériés. Le mufti de la République au sommet de cette hiérarchie est considéré comme étant le chef religieux des musulmans libanais et bénéficie des mêmes prérogatives et immunités que ceux dont jouissent les autres chefs religieux les plus haut placés. • À la différence de l’organisation religieuse chrétienne, l’islam libanais continue toujours à avoir une relation étroite avec l’État et plus particulièrement avec le chef de l’Executif. C’est pourquoi les musulmans libanais ne considèrent pas comme une ingérence dans les affaires religieuses la participation du chef du gouvernement à l’élection du mufti de la République, ni sa participation aux réunions du plus haut conseil islamique chérié en tant que membre de droit (le mufti étant le président de ce conseil). • Il en va de même des visites du chef du gouvernement à Dar el-Fatwa et à l’inverse, les visites du mufti de la République et des muftis des régions au chef du gouvernement. Ces visites ne peuvent pas être désignées sous le terme de «convocation» et les propos échangés pendant ces visites n’entrent pas dans le cadre «de la mise en garde». Dans la gestion des affaires publiques nous a appris l’islam, nous avons tous besoin de conseils. • L’islam n’a pas été fondé par le prophète Mohammed, et la religion qui le désigne ne peut pas être tirée de son nom. Dieu a désigné cette religion par le mot islam et ceux qui adhèrent à cette religion sont désignés par le mot : musulmans. Il est inconcevable, dès lors, de désigner l’islam par la religion «mahométane» et les musulmans par «mahométans». • La prohibition du vin par l’islam est bien connue. L’utilisation de l’expression «mettre de l’eau dans son vin» en parlant d’une prise de position par Dar el-Fatwa, bien que correcte, est condamnable dans un contexte islamique.
Lorsque l’Occident parle de l’islam, de multiples erreurs dues à l’incompréhension de son message sont à craindre. Même déchristianisé. l’Occident se réfère spontanément à des notions chrétiennes pour parler de la religion en général, or les notions musulmanes correspondantes doivent être repensées pour elles-mêmes. Si cette attitude subsiste toujours dans les...