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Actualités - CHRONOLOGIES

La physionomie des marchés - Dollar toujours soutenu à l’étranger

L’euro est passé hier sous le seuil de 0,89 dollar sur les marchés des changes internationaux, affaibli par un regain de confiance des investisseurs dans l’économie américaine, alors que la Banque centrale européenne (BCE) leur paraît trop lente à réagir pour soutenir la croissance vacillante en Europe. La monnaie unique européenne, qui était passée brièvement sous la barre de 0,89 dollar la veille, a franchi à nouveau ce seuil à la baisse hier et s’y est maintenue. Elle est descendue jusqu’à 0,8870 dollar, soit un plus bas depuis début septembre. De l’avis unanime des cambistes, les chiffres en provenance d’Europe n’ont pas été très bons. L’indice IFO (sur le climat des affaires en Allemagne) publié vendredi était désastreux et le rapport d’automne des six grands instituts de conjoncture allemands a fortement abaissé hier ses prévisions de croissance non seulement en Allemagne, mais aussi dans la zone euro, alors que les chiffres sur l’inflation en Italie et dans l’État régional du Bade-Wurtemberg laissent penser qu’il n’y aura pas baisse des taux européens, demain, lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE. D’après une première estimation, les prix à la consommation en Italie ont augmenté de 2,5 % sur un an et de 0,3 % sur un mois en octobre. Dans le Bade-Wurtemberg, les prix ont reculé de 0,2 % sur un mois en octobre et augmenté de 2,3 % sur un an. L’inflation en glissement annuel est moindre en Bavière et en Rhénanie, mais légèrement supérieure aux attentes du marché. Pourtant, certains analystes n’excluent pas un geste de la BCE demain. Mais une baisse d’un quart de point du principal taux directeur européen est de toute façon déjà prise en compte par le marché, ce qui semble peser toujours sur l’euro. De plus, il y a un optimisme accru sur les perspectives économiques des États-Unis depuis une semaine. Il apparaît que les autorités américaines ont su réagir rapidement et fermement après les attentats du 11 septembre qui avaient entraîné un affaiblissement du billet vert. À cet égard, les investisseurs semblent être rassurés par les propos tenus hier par le président de la Réserve fédérale (Fed) Alan Greenspan, devant l’Association des banquiers américains à Washington. «Les États-Unis ont la chance d’avoir un système financier suffisamment souple pour faire face à un choc comme celui des attentats terroristes du 11 septembre», a déclaré M. Greenspan. De fait, le marché compte à présent sur un rebond économique dynamique aux deuxième et troisième trimestres 2002 aux États-Unis, mais il table sur seulement une reprise molle en Europe pendant la même période. Cela d’autant que les mauvaises nouvelle en provenance de l’Allemagne, première économie de la zone euro, renforçaient le pessimisme des investisseurs sur les perspectives de toute la région, même si d’autres pays, telle la France, s’en tirent mieux. Eu égard à toutes ces considérations et compte tenu aussi des transferts de fonds vers les États-Unis notamment de la part des compagnies d’assurances qui commencent à indemniser les victimes des attentats du 11 septembre, le dollar s’est montré généralement soutenu. Il s’est négocié, en effet, à New York sur un ton résistant comme suit : – 0,8898 pour un euro contre 0,8915, la veille – 1,4240 pour un sterling contre 1,4245 – 2,1980 DM contre 2,1940. – 7,3720 FF contre 7,3580 – 1,6620 FS contre 1,6600 – 2 176,10 lires contre 2 171,95 – 122,75 yens contre 122,55. Accès de faiblesse des Bourses américaines Sur les places boursières internationales, les marchés américains des valeurs mobilières n’ont pu surmonter leur indécision initiale que passagèrement hier, contrairement à la veille. Certes, l’activité continuait à être dominée par les craintes de bioterrorisme aux États-Unis, les opérations militaires en Afghanistan et les résultats trimestriels des sociétés américaines. De plus, les investisseurs semblaient aussi préoccupés par les cours des titres boursiers, dont certains paraissaient un peu surévalués après leur récente reprise, son les analystes. En effet, Lucent Technologies, dont la perte au troisième trimestre a été supérieure aux attentes, s’est inscrite en baisse. Il en est de même de Pharmacia qui a prévu un résultat inférieur aux prévisions des analystes en 2002, et de Xeros qui a enregistré une nouvelle perte au troisième trimestre. «Un mois de septembre médiocre a laissé la place à un mois d’octobre plus optimiste, alors que le marché continue à naviguer dans des eaux troubles dans l’espoir d’une reprise des bénéfices l’année prochaine», a observé hier une analyse de Prudential Securities. «C’est cette perspective du printemps 2002 que la Bourse essaie de garder en tête. Les incitations fiscales et monétaires ont suscité une mentalité de verre à moitié plein», a-t-elle ajouté pour expliquer l’ambiance morose de la cote. De son côté, la firme d’analyse First Call table sur un recul de 14,3 % des bénéfices des sociétés figurant dans le S & P 500 au quatrième trimestre 2001 et de 2,3 % au premier trimestre 2002 tout en s’attendant à une reprise de ces résultats pour le second trimestre. Dans ce contexte, l’indice composite Nasdaq a éprouvé quelques difficultés à se maintenir au-dessus du seuil des 1 700 points, pendant que l’indice Dow Jones des 30 vedettes industrielles fluctuait entre un plus haut à 9 439,21 points et un plus bas à 9 300,37 points, avant d’afficher en préclôture, à 23h heure de Beyrouth, 9 338,15 points, en baisse de 38,88 points sur la veille. Poursuite de la hausse des Bourses européennes Les marchés européens ont clôturé mardi en hausse, les investisseurs anticipant, au-delà des résultats médiocres du moment, une reprise en 2002 et s’extirpent de ce fait des valeurs défensives. L’indice paneuropéen FTSE Eurotop 300 a fini en hausse de 2,64 % tandis que celui des valeurs de la zone euro DJ Euro Stoxx 50 a gagné 2,88 %. L’indice DJ Stoxx des techs a fait un bond de 5,68 %. Le marché est passé outre aux prévisions moroses d’ABN Amro, de Ciba et de Pinault Printemps Redoute, semblant convaincu que les mauvaises nouvelles ont déjà été anticipées dans les cours actuels. «Les marchés étaient survendus et entendent maintenant aller au-delà des simples “profit warnings” et nouvelles négatives, quoiqu’il soit possible qu’ils surréagissent», a dit Matthew Leeman (Lombard Odier). «Les horribes attentats en Amérique ont dans les faits ôté toute incertitude quant au fait de savoir si les USA allaient connaître la récession. Maintenant, tout le monde sait que les 3e et 4e trimestres seront terribles, mais est prêt à penser à la suite», a-t-il ajouté. Les analystes expliquent aussi cette hausse générale par le retour en Bourse d’investisseurs institutionnels, les poches bourrées de liquidités. «Nous nous trouvons à des niveaux où des liquidités d’institutionnels commencent à arriver sur le marché (…) Ceux qui ont des positions défensives vont avoir du mal à résister et à ne pas acheter en ce moment», a dit David Brown (Bear Stearns). Tokyo : marché soutenu par la haute technologie La Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi en hausse de 2,8 %, les investisseurs s’intéressant de nouveau aux titres de la haute technologie après la hausse de l’indice Nasdaq aux États-Unis, ont indiqué des courtiers. L’indice de référence Nikkei a gagné 296,15 points à 10 861,56 points. L’indice élargi Topix a progressé de 22,76 points à 1 095,74 points. Le volume des transactions était estimé à 706 millions d’actions contre 553,5 millions lundi. «Les investisseurs se sont remis aujourd’hui à acheter des valeurs japonaises principalement parce que les valeurs américaines se sont montrées solides hier soir», a expliqué Masaru Kazama, chef du département actions chez Nissan Securities. «Les valeurs technologiques ont attiré les investisseurs», a-t-il poursuivi, estimant que «les opérateurs se couvrent à court terme». Le marché est néanmoins resté terne et attentiste, avant la publication de résultats de sociétés plus tard dans la semaine. «Quelques acteurs qui ont échoué à acheter dans la matinée ont essayé de rattraper les premiers acheteurs», a noté Masatoshi Sato, courtier chez Mizuho Investors Securities. «Mais le marché est resté peu actif, les acteurs ne pouvant prendre de position longue avant la saison de résultats qui s’ouvre, a-t-il ajouté. Les transactions devraient rester limitées pour le reste de la semaine». «L’indice Nikkei fait face à une forte résistance parce que les investisseurs revendent rapidement les actions dès qu’elles montent», a affirmé M. Kazama. «L’indice va probablement rester un moment dans la fourchette actuelle jusqu’à l’arrivée de nouvelles incitations».
L’euro est passé hier sous le seuil de 0,89 dollar sur les marchés des changes internationaux, affaibli par un regain de confiance des investisseurs dans l’économie américaine, alors que la Banque centrale européenne (BCE) leur paraît trop lente à réagir pour soutenir la croissance vacillante en Europe. La monnaie unique européenne, qui était passée brièvement sous la...