Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Redressement - Les critiques locales vont probablement s’atténuer - Le satisfecit des directeurs du FMI, une heureuse surprise pour Hariri

Le président du Conseil rayonne, et ses contempteurs font grise mine. À la surprise générale, les deux directeurs exécutifs (finances et économie) du Fonds monétaire international viennent de délivrer un satisfecit retentissant au gouvernement libanais. Pour «sa claire stratégie décisive» en matière d’économie et de finances publiques. Cette proclamation est à l’opposé du rapport sévère que tout le monde attendait à Beyrouth. En effet, selon des informations parvenues aux parties concernées, le FMI se proposait initialement de critiquer sévèrement comme insuffisantes les mesures de ponctions fiscales et de compression budgétaire adoptées par le gouvernement libanais, dans la perspective de Paris II. Il faut donc croire que les attentats du 11 septembre ont changé le cours des choses et de la tendance américaine qui est toujours derrière le comportement du FMI. Au lieu de mettre la pression sur Beyrouth, comme il en avait l’intention, cet organisme choisit de lui faire risette. Ce qui signifie en gros que, dans la phase actuelle, les Américains préfèrent amadouer les pays arabes, dont ils ont besoin dans leur combat contre le terrorisme. Cette indulgence déçoit les adversaires locaux de M. Rafic Hariri et les prend de court. Ils avaient en effet déjà préparé leurs batteries pour l’attaquer lors du débat budgétaire à la Chambre sur le dossier du redressement économique, en base du verdict sévère qu’ils attendaient du FMI. En mettant l’accent, sans doute, sur le déficit du Trésor, sur la dette publique et sur les prévisions gonflées de recettes. Ces assauts devaient, dans l’esprit des détracteurs du cabinet, en préparer la chute à moyen terme. Pour mettre en place, selon les calculs de ces stratèges, une équipe de volume moyen formée de députés et de politiciens en vue, ainsi que de piliers du monde des affaires, les deux qualités pouvant du reste se confondre dans certains cas. Toujours d’après les mêmes pôles, le nouveau gouvernement aurait inspiré confiance, par la compétence reconnue de ses membres et par leur esprit de décision. C’est-à-dire par leur détermination à ne pas laisser lettre morte les mesures impopulaires mais salvatrices d’augmentation des impôts et des prix par l’abolition du soutien aux denrées, de réduction des prestations sociales comme l’hospitalisation, de suppression de conseils comme celui du Sud ou de licenciement massif de fonctionnaires parasites. Dispositions que le présent gouvernement hésite à appliquer, relèvent ses détracteurs. Qui pensaient en outre, dans la même logique, mettre en cause l’utilité de la politique de stabilité de la livre suivie par le pouvoir. Quoi qu’il en soit, comme le président Émile Lahoud l’a déclaré devant la Ligue maronite, avant que le président Nabih Berry ne lui fasse écho, il reste certain que les remous extérieurs ne doivent pas faire oublier la nécessité de traiter les problèmes intérieurs urgents. Surtout sur le plan économique qui implique nombre d’impératifs, dont la réforme et la décentralisation administratives. En réglant, pour commencer, le dossier des nominations, bloqué par les tiraillements entre responsables. Cela étant, la médaille que les directeurs du FMI viennent d’accrocher au revers de son veston rassure présentement le président Rafic Hariri sur le sort de son gouvernement. Et lui donne une marge de manœuvre économique autant que politique accrue, en le protégeant des critiques locales. Cependant, le président du Conseil, indiquent ses proches, ne se laisse pas aller à l’euphorie. Il refuse de se bercer d’illusions ou de faire de vaines promesses, car il est mieux placé que personne pour savoir que la crise économique reste sérieuse et risque de s’aggraver, à cause de la récession mondiale qui s’annonce. Et qui menace de gommer Paris II. Dans le même esprit, M. Hariri, concluent ses proches, ne veut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. C’est-à-dire qu’il ne prend pas en compte, même sur le plan prévisionnel, l’apport potentiel des privatisations (destinées comme on sait à réduire la dette publique) avant qu’on n’ait pu les réaliser de fait. Cependant, un responsable financier de premier plan, tout en relevant que les déclarations du FMI ne font que rejoindre les réalités du terrain qui ne sont pas aussi mauvaises que certains le prétendent, souligne que la politique politicienne peut faire capoter le redressement économique. Ce qui est une façon d’imputer aux attaques des politiciens la responsabilité d’un échec éventuel des traitements envisagés. Et de lancer aux adversaires du gouvernement : à bon entendeur salut.
Le président du Conseil rayonne, et ses contempteurs font grise mine. À la surprise générale, les deux directeurs exécutifs (finances et économie) du Fonds monétaire international viennent de délivrer un satisfecit retentissant au gouvernement libanais. Pour «sa claire stratégie décisive» en matière d’économie et de finances publiques. Cette proclamation est à...