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Actualités - CHRONOLOGIES

La Banque centrale enquête sur une liste unifiée comprenant 66 noms de particuliers ou d’organisations - Hammoud : Le Liban est « sérieux et responsable » - dans sa lutte contre le terrorisme

C’est un ministre des Affaires étrangères toujours sur la défensive qui a déclaré avoir communiqué hier aux autorités compétentes une deuxième liste comprenant 39 noms d’associations ou particuliers soupçonnés d’activités terroristes. Cette liste lui avait été communiquée mardi par l’ambassadeur des États-Unis. Les autorités américaines demandent le gel des avoirs bancaires des organisations et particuliers en question, dans l’éventualité où ces avoirs sont déposés dans des banques de la place. La liste de 39 noms de particuliers et d’associations communiquée hier à la Banque centrale s’ajoute à celle qui comportait 27 autres noms, que l’ambassadeur des États-Unis Vincent Battle avait communiquée en un premier temps. Au total donc, c’est désormais une liste unifiée comprenant 66 noms de particuliers et d’organisations qui a été officiellement communiquée au Liban, et qui pourraient avoir partie liée avec le terrorisme. Cela dit, et pour la seconde journée consécutive, M. Mahmoud Hammoud s’est entretenu avec le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé. Il a affirmé un peu plus tard, en réponse à la presse, qu’il faut donner aux autorités compétentes le temps d’accomplir leur mission. En clair, que les vérifications nécessaires n’ont pas encore été faites, ou qu’elle n’ont pas encore donné de résultats concrets. Avec la déclaration de M. Hammoud se trouve résolu le quiproquo au sujet de ces listes, dont le procureur général de la République Adnan Addoum s’était fait l’écho la veille, en affirmant qu’aucune nouvelle liste ne lui est parvenue , alors même que l’ambassadeur des EU l’avait communiquée au ministère des Affaires étrangères. Selon une source informée, M. Battle aurait été sollicité de suivre l’ordre hiérarchique de communication et… de s’exprimer moins librement devant la presse. De fait, aucune déclaration n’a été faite par le volubile diplomate, au sortir de son entrevue mardi soir avec le Premier ministre Rafic Hariri. Dans un point de presse ultérieur, M. Hammoud a déclaré que «le Liban tient à affirmer une fois de plus qu’il est disposé à coopérer sérieusement et de façon responsable avec les États-Unis et les Nations unies, dans la lutte contre le terrorisme». Le ministre des AE a également insisté sur le fait que la liste exhaustive des 66 noms a été communiquée «à tous les pays du monde», et que l’enquête ne se limite donc pas du tout au Liban, même si les noms de trois Libanais, Imad Moghniyé, Ali Atoui et Hassan Ezzeddine, y figurent. Cette liste, a-t-il précisé, figure sur Internet et tout le monde peut en prendre connaissance. «Le gouverneur de la Banque du Liban a pris connaissance des listes et agit en conséquence avec tout le sérieux requis , dans le cadre des lois en vigueur», a ajouté M. Hammoud, tout en précisant qu’il faut donner à la commission présidée par M. Salamé et chargée d’appliquer la loi sur le blanchiment de l’argent le temps nécessaire pour accomplir sa tâche. De source bien informée, on a toutefois «regretté» que les États-Unis soulèvent une affaire qui s’est produite en 1985, à une époque où l’État libanais avait quasiment perdu son autorité sur une grande partie du territoire. Et d’ajouter que le Liban a informé les États-Unis que les trois Libanais figurant sur leur liste se trouvent en dehors du Liban, et qu’aux dernières nouvelles, Imad Moghniyé se trouverait à Qom, en Iran. Cette indication a toutefois joué au détriment du Liban, puisque les autorités iraniennes, sollicitées à ce sujet, ont affirmé que Moghniyé à quitté l’Iran. Les États-Unis auraient alors relancé la balle au Liban, assure la source citée, estimant que «le Liban assume la responsabilité de savoir où se trouvent ses ressortissants». Démenti formel Sur un autre plan, M. Hammoud a formellement démenti une nouvelle rapportée par l’AFP la veille, dans laquelle l’agence attribuait à un haut responsable jordanien, parlant sous couvert d’anonymat, la nouvelle que des attentats contre les ambassades américaine, britannique et jordanienne au Liban avaient été déjoués par les sécurités libanaise et jordanienne. Le «haut responsable» en question avait attribué ces tentatives au groupe palestinien Esbat el-Ansar. «J’ai vérifié la nouvelle avec les autorités jordaniennes sur place et en Jordanie même. Elle est fausse. Elle n’émane d’aucun responsable jordanien, même si elle a été publiée. Vous pouvez le dire en mon nom !», a-t-il lancé aux représentants de la presse. Et d’ajouter, sur l’insistance des journalistes qui l’interrogeaient sur les mesures de sécurité spéciales entourant les ambassades, que «le Liban est plus sûr et plus stable que n’importe quel autre pays du monde en ce moment, à preuve les propos tenus par Vincent Battle lui-même qui déclarait se sentir en parfaite sécurité au Liban». «Ni ce ministère ni la sécurité libanaise n’ont connaissance de l’existence d’une raison de s’inquiéter, que ce soit pour les ambassades ou pour une quelconque partie étrangère».
C’est un ministre des Affaires étrangères toujours sur la défensive qui a déclaré avoir communiqué hier aux autorités compétentes une deuxième liste comprenant 39 noms d’associations ou particuliers soupçonnés d’activités terroristes. Cette liste lui avait été communiquée mardi par l’ambassadeur des États-Unis. Les autorités américaines demandent le gel des...