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Actualités - CHRONOLOGIES

CONCERT - À l’Assembly Hall (AUB), musique classique en droite ligne d’Erevan - L’orchestre de chambre d’Arménie : - divertissement et lyrisme

Organisé par l’Association de l’environnement et de la culture Antranik, un concert de musique classique et arménienne, en droite ligne d’Erevan, a été donné à l’Assembly Hall (AUB). Sur scène, l’Orchestre de chambre national arménien sous la direction d’Aram Gharabekian avec en soliste la soprano Nuneh Badalian et au piano Ella Melik-Husian. Faste sonore avec un programme raffiné, peut-être pas tout à fait homogène, oscillant entre simple divertissement et lyrisme tendu, aux partitions de haut vol, audacieuses et modernes, pas forcement accessibles au grand public, incluant des pages de Mozart, Hairabetian, Montsalvage, Mirzoyan et Strauss-Schoenberg. Ouverture avec le délicieux divertimento en D majeur k 136 du divin Mozart. Tout en élégance et spontanéité, ce divertissement aimable et léger, avec ses conventionnels trois mouvements (allegro-andante presto) appartient bien au style galant de la fin du XVIII siècle. Alliant joie primesautière et grâce d’une écriture rigoureuse, ce divertissement porte bien son nom car il est l’expression parfaite d’une musique faite pour plaire. Sanglée dans une longue robe noire fourreau paillettée, les cheveux blonds mi-courts, Nuneh Badalian a délicieusement contribué au changement d’atmosphère avec Artun (réveil), sur un texte poétique de Metzarentz. Partition signée Edward Hairabetian pour soprano, piano et cordes, cette œuvre aux accents tragiques parfois aux confins des cris «pucciniens», toute en sensibilité et murmure, chantant la douleur des séparations et des cœurs meurtris, reflète avec un éclat sombre et grave toute la nostalgie et le lyrisme du pays de Sayat Nova. Une fois de plus cap vers d’autres horizons… Peu connues des mélomanes, «cinco cancionas Negras» de Xavier Montsalvage avec les intonations et les modulations incantatoires de Nuneh Badalian, accompagnée au piano par Ella Melik-Husian avec toutefois toujours en arrière fond le déchaînement des cordes entre habanera et «canto» véhément. Mine de rien , dans ses accents nuancés, ce chant touche plus d’une fois à de ravissants moments de bravoure…Tel un feu d’artifice aux sursauts scintillants imprévisibles cette œuvre a des tonalités coquines, vibrantes, rêveuses et délurées pour se terminer dans un rythme accéléré comme une fiesta… Après l’entracte, renouant avec les airs de la patrie-mère, mais sur un style mahlérien, dans son intensité et sa tension, une œuvre d’une déchirante sensibilité, d’un éminent compositeur arménien, Edward Mirzoyan. Œuvre dense, grave, habitée par l’esprit du pays du lac Sevan aux hauts plateaux battus par le vent dans ses cinq variations. Agitée, claire comme le premier matin du monde, résolue comme un coup de couperet, cruelle comme une vrille dans sa sage gravité, cette longue narration, d’une somptueuse beauté sonore «viscontienne», dans son tragique «drapé», a aussi des échappées belles surtout du côté du premier violon… Pour terminer, musique audacieusement moderne à travers une réecriture par l’un des maîtres de l’avant-garde. Imaginez le flonflon et le froufrou de Strauss sous la plume-métronome stridente de Schoenberg avec cette valse intitulée Roses du Sud où archets et piano mènent le bal à trois temps... Ovation à tout rompre d’un public relativement nombreux et attentif qui a demandé plus d’un bis. Cinq rappels délirants, gracieusement et généreusement honorés, dont en premier cette étourdissante Pert dance de Rupen Altounian de l’Arménie profonde. Une œuvre endiablée, heureuse dans ses images ondoyantes, prestement enlevée et rappelant en un clin d’oeil, la danse bondissante et les sauts perilleux de ces bergers aux longues bottes noires et aux dards luisants ceinturant leur taille fine sous des gilets brodés…
Organisé par l’Association de l’environnement et de la culture Antranik, un concert de musique classique et arménienne, en droite ligne d’Erevan, a été donné à l’Assembly Hall (AUB). Sur scène, l’Orchestre de chambre national arménien sous la direction d’Aram Gharabekian avec en soliste la soprano Nuneh Badalian et au piano Ella Melik-Husian. Faste sonore avec un...