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Actualités - ANALYSES

Relations libano-syriennes - La mission Boutros appelée à reprendre - Les nouvelles donnes semblent - favoriser le dialogue

De l’avis de plusieurs pôles, les conditions sont maintenant réunies pour une reprise du dialogue Beyrouth-Damas autour de l’assainissement des relations bilatérales. Car les difficultés antérieures se trouvent gommées par les retombées des attentats du 11 septembre. Du fait, notamment, que les revendications dites pudiquement «sensibles» par les officiels deviennent caduques, en regard de la nécessité de faire front commun pour parer à toute éventualité. Aussi bien face à Israël que sur le plan de la lutte contre le terrorisme, mot d’ordre de rigueur. Mais est-ce que M. Fouad Boutros partage cette opinion sur l’opportunité de la reprise du dialogue avec le président Bachar el-Assad ? Sans doute, car il a été récemment informé que la partie syrienne est toute disposée à discuter des moyens à mettre en œuvre pour améliorer les relations bilatérales entre les deux pays en tant que tels. Il lui a également été précisé, indiquent des sources fiables, qu’aucun sujet, aussi délicat qu’il puisse paraître, serait considéré comme tabou. Et que Damas est prêt à débattre aussi bien de sa présence militaire au Liban que du dossier du Sud. Mais M. Boutros souhaite avoir en quelque sorte une procuration générale lui donnant carte blanche ou blanc-seing. C’est-à-dire qu’au-delà de tout ordre du jour des thèmes à examiner, il faut encore que sa mission soit approuvée par un large éventail représentatif de composantes libanaises. Et qu’il ne soit plus mandaté par une seule partie ou même par l’État. En pratique, cela signifie que tout ambassadeur plénipotentiaire virtuel de la scène locale doit cristalliser une entente préliminaire sur les sujets à discuter. Pour qu’au moment de conclure il n’y ait ni levée de boucliers ni objections majeures. En tout cas, répétons-le, l’équation régionale issue des attentats du 11 septembre, les préparatifs d’une probable opération contre les nids du terrorisme mettent une nette sourdine à la demande de retrait ou de redéploiement syrien en application des accords de Taëf. De même, mais à un moindre degré sans doute, les appels pour un déploiement de l’armée libanaise dans la bande frontalière Sud s’estompent. Autant de sujets de discorde interne qui passent au second plan, sinon à la trappe. Ce qui rend le dialogue plus facile non seulement avec la Syrie mais aussi sur le plan intérieur. Damas, qui n’appréhende plus d’être pris à rebrousse-poil, ou à partie, par des fractions libanaises, se trouve dès lors disposé à des échanges de vues sur le dossier des rapports bilatéraux. Donc, sur les failles notables qui l’émaillent, provoquant par contrecoup un fort déséquilibre au sein du paysage politique libanais. Bref, il s’agit que la Syrie, aussi bien du reste que le pouvoir local, se place effectivement à égale distance des différentes composantes du Liban sociopolitique. Dont aucune ne devrait plus se plaindre de discrimination et de marginalisation. Ce point, capital, implique de toute évidence un rééquilibrage parallèle de la participation à la gestion des affaires publiques et des prérogatives entre les pouvoirs. Ce serait là, du reste, une correction de trajectoire presque automatique, à partir du moment où il n’y aurait plus d’immixtion dans la formation des gouvernements, les désignations de fonctionnaires ou la composition de listes électorales parachutées. Une fois les Libanais assurés de leur souveraineté, de leur indépendance, de leur droit de décision autonome, ils ne manqueraient pas d’élaborer un système de dosage intérieur mieux harmonisé, plus conforme au principe bien compris de la coexistence. Ainsi qu’aux réalités du pluralisme. D’autant plus aisément que les Libanais sont unanimes à soutenir la nécessité de faire la distinction entre le terrorisme et la résistance, qui a permis la libération du Sud de l’occupation israélienne.
De l’avis de plusieurs pôles, les conditions sont maintenant réunies pour une reprise du dialogue Beyrouth-Damas autour de l’assainissement des relations bilatérales. Car les difficultés antérieures se trouvent gommées par les retombées des attentats du 11 septembre. Du fait, notamment, que les revendications dites pudiquement «sensibles» par les officiels deviennent...