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Actualités - CHRONOLOGIES

Social - Après la CGTL, Kanso reçoit le patronat - Le ministère du Travail table sur le « dialogue »

La surtaxe de 3 000 LL sur les 20 litres d’essence est au centre d’une négociation sociale dans laquelle le ministre du Travail, Ali Kanso, tente de jouer le rôle du «courtier honnête», sans y parvenir tout à fait. Après avoir reçu lundi la CGTL, le ministre a accueilli hier à son bureau les représentants du patronat. Mais des dirigeants de celui-ci, Jacques Sarraf (Association des industriels) et Nadim Assi (Association des commerçants), se sont présentés en personne. Le secteur bancaire et la Chambre de commerce et d’industrie se sont fait représenter, eux, à un échelon inférieur. À l’issue de la réunion, le ministre du Travail a insisté pour dire que le maître mot de la réunion d’hier était celui du «dialogue». M. Kanso a annoncé que les représentants du patronat ont «promis d’examiner les demandes formulées lundi par la CGTL et d’informer le plus rapidement possible le ministère de leur décision». À temps, semble-t-il, pour qu’il puisse en exposer les termes au Conseil des ministres, demain. Mais pour les représentants du patronat, M. Kanso va trop vite. «Nous avons promis d’examiner la proposition du ministre du Travail. Ce n’est pas un non, mais nous ne voulons pas négocier sous le coup de la pression», a déclaré en substance le président de l’Association des industriels Jacques Sarraf à L’Orient-Le Jour. «Nous allons nous réunir calmement et décider de ce qu’il faut faire», a-t-il ajouté. Le président de l’Association des industriels a cependant refusé de dévoiler le détail des propositions discutées avec le ministre. Il a laissé entendre que le secteur privé est prêt à examiner «scientifiquement» la répercussion de la surtaxe des 3 000 livres sur l’essence, sur l’indice des prix. M. Sarraf est prêt à majorer de 20 % l’indemnité de transport payée par le secteur privé, soit la même proportion de hausse que le prix de l’essence. On rappelle que la CGTL réclame la majoration de 2 000 à 6 000 livres de l’indemnité de déplacement, à l’instar de ce qui a été fait dans le secteur public. Ce qui indigne plus particulièrement le président de l’Association des industriels, c’est que les dirigeants «essaient de traire le secteur privé comme une vache à lait», oubliant que l’entrepreneur assume la responsabilité du maintien de son entreprise et donc de la stabilité de l’emploi. «Une telle fonction exige que les sacrifices soient assumés par tous, et non par le seul patron, explique-t-il, tandis que ce qui se passe chez nous est typique : chaque secteur fait des promesses, puis rejette sur les autres le soin de les remplir». Au sujet de la somme forfaitaire d’1 million de livres à titre d’aide scolaire payée par le patronat aux salariés, et dont il était question qu’elle soit doublée, M. Sarraf a été catégorique. Il n’en est pas question. «Cette somme forfaitaire a été approuvée en 1996, en principe pour un an. Elle s’est transformée en droit acquis», explique-t-il. Et M. Sarraf d’insister sur la nécessité d’assurer une couverture sociale aux ouvriers à travers la Caisse nationale de sécurité sociale, dont les prestations devraient être relevées. Le patronat doit être d’autant plus vigilant au sujet de ce qu’il accorde aujourd’hui, a enfin assuré en substance le responsable industriel, qu’il n’y a plus de Paris II et qu’en février, il y aura sans doute une deuxième majoration du prix de l’essence, afin d’assurer de nouvelles recettes au Trésor et de réduire le déficit budgétaire. Dans les milieux ouvriers, une première réaction aux déclarations publiques du ministre et des responsables économiques a été enregistrée. C’est ainsi que le «Rassemblement démocratique des fédérations et syndicats ouvriers» (opposition syndicale) a exprimé son étonnement de ce que la revendication principale d’abolition de la surtaxe sur l’essence ait été si facilement remplacée par des négociations sur les indemnités scolaire et de déplacement.
La surtaxe de 3 000 LL sur les 20 litres d’essence est au centre d’une négociation sociale dans laquelle le ministre du Travail, Ali Kanso, tente de jouer le rôle du «courtier honnête», sans y parvenir tout à fait. Après avoir reçu lundi la CGTL, le ministre a accueilli hier à son bureau les représentants du patronat. Mais des dirigeants de celui-ci, Jacques Sarraf...