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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - Réunion inopinée au palais Bustros de responsables des deux pays - Concertation libano-syrienne sur la campagne antiterroriste de l’Onu

Le Liban et la Syrie se sont concertés hier pour coordonner leurs positions au sujet notamment de la résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la lutte antiterroriste. Les discussions entre les deux parties, qui n’avaient pas été annoncées auparavant, ont eu lieu au palais Bustros. De sources informées, on souligne que les deux pays s’orientent vers l’application des exigences énoncées par cette résolution, en dépit des réserves qu’ils ont à son égard du fait principalement qu’elle s’abstient de distinguer entre terrorisme et résistance nationale. La délégation syrienne, présidée par Walid Mouallem, vice-ministre des Affaires étrangères et ancien ambassadeur à Washington, a traversé le poste-frontière de Masnaa vers 11h00. La réunion a débuté au palais Bustros vers 13h00, en présence, dans un premier temps, du chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud. Les discussions se sont poursuivies par la suite sous l’égide, du côté libanais, du secrétaire général du ministère, Zouheir Hamdane. La réunion, qui a duré deux heures, a été suivie d’un déjeuner. À l’issue de la rencontre, la délégation syrienne s’est abstenue de toute déclaration. Quant à M. Hammoud, il a indiqué à la presse que la décision de se concerter avec la Syrie est intervenue à la suite d’un contact téléphonique qu’il a eu avec son homologue syrien Farouk el-Chareh. Outre la résolution du Conseil de sécurité, les deux parties ont, selon le ministre, évoqué le débat sur le terrorisme, entamé hier à l’Assemblée générale de l’Onu, la prochaine conférence extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), prévue au Qatar le 9 octobre, et les différents contacts entrepris par les deux pays sur le plan international depuis les attentats du 11 septembre aux États-Unis. Commentant la résolution de l’Onu, qui porte le numéro 1373, M. Hammoud a indiqué qu’elle nécessitait «un examen minutieux portant sur tous les aspects couverts par ce texte». Il s’agit, selon lui, d’une résolution «vaste et globale, ayant des implications politiques, économiques, sécuritaires et sociales». «Voilà pourquoi des concertations entre Arabes s’imposaient, notamment entre Libanais et Syriens, pour traiter de cette question avec pragmatisme», a-t-il dit. La résolution 1373 oblige tous les États à priver les terroristes de soutien financier et logistique et menace de sanctions les pays qui refuseraient de coopérer à la lutte antiterroriste menée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre. À Damas, l’agence officielle Sana a indiqué que MM. Hammoud et Chareh avaient évoqué au téléphone «la coordination des positions» des deux pays concernant la crise mondiale née des attentats du 11 septembre. Les deux ministres ont «échangé leurs points de vue sur les développements au Proche-Orient et sur la coordination des positions de la Syrie et du Liban», précise Sana. Une résolution « à 100 % américaine » À Beyrouth, des sources bien informées, citées par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, soulignent que du point de vue libanais, la résolution 1373 ne fait que reprendre, en les élargissant, les sept points du mémorandum transmis précédemment par Washington aux pays arabes et islamiques, sollicités pour joindre la campagne antiterroriste. «Il s’agit d’une résolution à 100 pour cent américaine, rédigée sur un ton de contrainte et adoptée sans la moindre concertation préalable avec les États membres de l’Onu», relève-t-on de mêmes sources. Tout en déplorant l’absence de distinction, dans le texte, entre les concepts de «terrorisme» et de «résistance à l’occupation», les sources ont indiqué que le Liban, en sa qualité d’État membre de l’Onu, ne pourra que s’atteler à l’application de la résolution. Selon les mêmes sources, Beyrouth et Damas, qui partagent les mêmes réserves vis-à-vis du texte, se sont entendus lors de la réunion au palais Bustros sur la nécessité de s’y conformer. Les deux pays ont notamment souligné l’absence de définition du terrorisme et de ses causes et le fait que les auteurs de la résolution se sont contentés de mentionner «le fanatisme et l’extrémisme» comme étant à l’origine de ce phénomène. En tout état de cause, poursuivent ces sources, le ministère des Affaires étrangères va s’atteler à présent à notifier les autres ministères concernés, comme les Finances, la Justice, l’Intérieur et la Défense, des exigences de la résolution. Il s’agira de mettre en place un dispositif dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Aux termes du texte onusien, le Liban devra avoir pris toutes les mesures nécessaires à cette fin avant le 28 décembre prochain.
Le Liban et la Syrie se sont concertés hier pour coordonner leurs positions au sujet notamment de la résolution adoptée vendredi par le Conseil de sécurité des Nations unies sur la lutte antiterroriste. Les discussions entre les deux parties, qui n’avaient pas été annoncées auparavant, ont eu lieu au palais Bustros. De sources informées, on souligne que les deux pays...