Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Francophonie - Inauguration du colloque linguistique à l’Usek (Kaslik) - La cohabitation des langues au Liban, source de richesse culturelle

C’est en présence des ambassadeurs de France et du Canada au Liban, de Michel Benassar, responsable de l’Agence universitaire de la francophonie au Moyen-Orient, et du père Karam Rizk, recteur de l’Université Saint-Esprit de Kaslik, que Michèle Gendreau-Massaloux, rectrice de l’Agence universitaire de la francophonie, a donné hier matin dans la salle des congrès de l’université une conférence inaugurale au colloque intitulé «Diversité culturelle et linguistique : quelle norme pour le français ?». Elle a choisi d’aborder en 60 minutes le sujet suivant : «La norme, par défaut», en qualité de sa double formation littéraire et juridique. Au regard de la situation mondiale actuelle, Michèle Gendreau-Massaloux a insisté sur le fait que «la résistance réside dans le dialogue» et que «l’avenir se doit de résister à la terreur qui nuit au pluralisme». Puis, rentrant dans le vif de son sujet, elle affirme tout d’abord que «les normes sont nécessaires, parce qu’elles permettent d’avoir des références» mais qu’elles peuvent aussi «représenter une ligne de conduite». La conférencière se demande alors «comment passer du pluralisme à la norme sans qu’elle ne se réduise à une unité restrictive ?». Autrement dit, «comment trouver une politique et une éthique du pluralisme ?». En donnant l’exemple de Darwin, par qui sont nées les normes ou critères de sélection des espèces, elle rappelle que «la science, qui accumule le savoir, ne peut exercer un choix». Il faut donc laisser la norme, qui exige une responsabilité éthique et politique, s’exprimer de manière démocratique. Et de poursuivre en affirmant que les linguistes doivent examiner les rapports de force qui parasitent le pluralisme. Activité militante Michèle Gendreau-Massaloux donne l’exemple des normes industrielles ou informatiques dominées par des groupes de pression, comme les entreprises ou les ministères d’État. Elle encourage les chercheurs à «s’engager dans un lieu de choix, c’est-à-dire réunifier ce qui est dispersé». Pour elle, l’important c’est «le colinguisme dans la langue» : «là, il faut redéfinir la relation d’une langue à une autre, c’est que celle-ci est vivante». La conférencière rappelle donc ici la richesse potentielle d’un pays comme le Liban où plusieurs langues cohabitent et s’enrichissent à leur contact commun. Au risque de déplaire aux puristes, elle affirme que «le canon doit être régulièrement interrogé : là où une langue est affectée par d’autres modalités du dialogue, elle est démocratique». Michèle Gendreau-Massaloux conclut en encourageant les chercheurs et les étudiants à «se rendre responsables du choix de la norme» et à «mener une activité militante».
C’est en présence des ambassadeurs de France et du Canada au Liban, de Michel Benassar, responsable de l’Agence universitaire de la francophonie au Moyen-Orient, et du père Karam Rizk, recteur de l’Université Saint-Esprit de Kaslik, que Michèle Gendreau-Massaloux, rectrice de l’Agence universitaire de la francophonie, a donné hier matin dans la salle des congrès de...