Louis de Bernières, « La Mandoline du capitaine Corelli », Éd. Denoël

Captain Corelli’s Mandolin, le film de John Madden avec Penelope Cruz, Nicolas Cage et John Hurt, actuellement sur les écrans, c’est d’abord un roman. Celui, paru en 1996, de Louis de Bernières, auteur né an Angleterre, élevé au Proche-Orient et vivant en Colombie. Le livre (540 pages) est une immense fresque historico-romantique qui se déploie en Grèce, sur l’île de Céphalonie, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Avec l’arrivée du capitaine Corelli, Italien venu avec l’armée de son pays occuper ce petit coin de paradis, c’est l’histoire d’amour qui commence, variation très légère du Silence de la mer (1942) de Vercors. Entre-temps, l’autre histoire avance et les nazis avec. Le sang coule, un tremblement de terre accable l’île qui sombre dans la misère. Mais le capitaine italien est reparti avec la paix, horriblement blessé mais toujours amoureux de la Grecque qui l’a hébergé et lui a sauvé la vie. Il ne reviendra pas. Les années passent, Pélagia attend toujours, voit le fantôme de son fiancé une fois par an, adopte une petite fille trouvée sur le pas de sa porte et écrit une Histoire personnelle de Céphalonie. Le reste est à découvrir dans ce roman léger et sérieux à la fois, qui a le mérite de faire découvrir un morceau de l’histoire de la Grèce avec surtout, au beau milieu du récit, une magnifique fiche signalétique du caractère de ce peuple ancien et souvent opprimé. Il n’en reste pas moins qu’il se dévore en une nuit.