Palestiniens - Une manifestation prévue pour demain à Bruxelles a été interdite - Les réfugiés du Liban commémorent les massacres de Sabra et Chatila

Des réfugiés palestiniens au Liban ont organisé hier des sit-in pour commémorer les massacres dans des camps de réfugiés de Sabra et Chatila les 16 et 17 septembre 1982. L’un des sit-in a été organisé par le mouvement islamiste palestinien Hamas devant le QG du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), au camp de Aïn el-Héloué, près de Saïda. Les participants agitaient des banderoles dénonçant «les nouveaux massacres de Sharon», en référence à la répression de l’intifada par le gouvernement du Premier ministre israélien Ariel Sharon. Ils ont remis une lettre adressée au représentant du CICR au Liban, Henry Fournier, appelant à «la protection du peuple palestinien». Plus au sud, à Tyr, quelque 300 Palestiniens se sont rassemblés devant le QG de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Les protestataires, qui ont répondu à l’appel du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), tenaient des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire : «1982 : Sabra et Chatila - 2001 : Palestine». Ils ont remis une lettre adressée au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, demandant «la levée du bouclage israélien» des territoires palestiniens. Par ailleurs, une manifestation prévue dimanche à Bruxelles pour commémorer les massacres de Sabra et Chatila au Liban a été interdite, ont annoncé hier les autorités de la ville. «La demande de manifestation présentée par l’Arab European League (AEL) a fait l’objet vendredi d’un arrêté d’interdiction par le bourgmestre (maire)», a déclaré Sandrine Mossiat, porte-parole du maire de Bruxelles, Freddy Thielemans. «Vu les circonstances, nous avons estimé que ce serait mal venu, et même indécent», a-t-elle ajouté, dans une allusion aux attentats survenus aux États-Unis. L’AEL, qui avait appelé ses sympathisants à manifester à partir de 12h00 GMT dimanche, jour du 19e anniversaire du début des massacres de Sabra et Chatila, a décidé de maintenir son appel au rassemblement malgré cette interdiction, selon un de ses porte-parole, contacté par l’AFP. Dans un communiqué publié jeudi, l’AEL avait dénoncé «la situation en Belgique qui ne nous permet pas de manifester dans le calme et d’honorer nos victimes, parce que, depuis le 11 septembre, les Arabes et les musulmans sont regardés avec suspicion». En cas de rassemblement, les manifestants pourraient être arrêtés préventivement par la police pour «trouble de l’ordre public», a pour sa part déclaré la police de Bruxelles. L’AEL avait fait parler d’elle pour la première fois en Belgique en étant à l’origine d’une plainte déposée en Belgique contre le Premier ministre israélien Ariel Sharon par des victimes du massacre de Sabra et Chatila.