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Actualités - CHRONOLOGIES

Corées - Les premières négociations dans deux jours - Dialogue avec Séoul : Pyongyang boude Washington

Deux jours avant les premières négociations intercoréennes en plus de six mois, la Corée du Nord a mis en demeure hier le Sud de mettre les États-Unis hors-jeu du processus de réconciliation. Cet avertissement a été lancé par un porte-parole officiel à Pyongyang selon lequel une «interférence extérieure» devrait «endommager et geler du jour au lendemain» les relations intercoréennes. Samedi à Séoul doivent s’ouvrir quatre jours de négociations nord-sud au niveau ministériel. La Corée du Sud a maintenu ce rendez-vous en dépit du resserrement des mesures de sécurité suite aux attentats de New York et de Washington. Fait exceptionnel, la Corée du Nord, qui figure toujours au nombre des États accusés par Washington de soutenir le terrorisme, a publié un communiqué mercredi condamnant les attentats aux États-Unis et soulignant son opposition au terrorisme. Le président sud-coréen Kim Dae-Jung voudrait que ces entretiens aboutissent à une déclaration commune condamnant le terrorisme. Il a indiqué qu’une telle déclaration serait «un résultat important». Ces négociations seront les premières depuis que le Nord a brutalement mis un terme aux contacts avec le Sud en mars en raison de l’attitude hostile à l’égard de Pyongyang observée par l’Administration Bush à Washington. La dernière rencontre date de décembre. «Le Sud doit tirer les enseignements appropriés de l’examen de ce qui s’est passé au cours des six derniers mois» et exclure «des influences extérieures dans nos questions nationales», a affirmé le porte-parole du Comité d’État nord-coréen pour la réunification pacifique de la mère-patrie. Le terme des «influences extérieures» est l’expression consacrée à Pyongyang, pour désigner l’engagement américain dans la péninsule. Les États-Unis maintiennent un corps expéditionnaire de 37 000 hommes au Sud, cible traditionnelle de la propagande nord-coréenne. Un sommet historique entre le président sud-coréen et le leader de la Corée communiste Kim Jong-Il s’était déroulé en juin 2000 à Pyongyang, mais le processus de réconciliation a été enrayé après le regain de tension entre Washington et le Nord. L’Administration Bush s’est depuis dite prête à renouer le dialogue mais Kim Jong-Il a boudé l’offre. Pyongyang a surpris tout le monde la semaine dernière en proposant à Séoul la reprise des négociations bilatérales. Cette main tendue a été rapidement acceptée au Sud où elle a constitué un véritable ballon d’oxygène pour la politique de réconciliation du président Kim, objet dans son pays de critiques de plus en plus vives. L’opposition l’a accusé de trop céder au Nord et le chef de l’État a été contraint de former un nouveau gouvernement minoritaire la semaine dernière. La coalition au pouvoir a éclaté et le gouvernement a donné sa démission collective après un vote de défiance des députés contre le ministre en charge des relations avec le Nord. Malgré ces revers, le président Kim a confirmé sa volonté de poursuivre la normalisation en nommant un poids lourd, son ambassadeur à Pékin et ex-ministre des Affaires étrangères Hong Soon-Young, pour remplacer son ministre de l’Unification censuré par le Parlement.
Deux jours avant les premières négociations intercoréennes en plus de six mois, la Corée du Nord a mis en demeure hier le Sud de mettre les États-Unis hors-jeu du processus de réconciliation. Cet avertissement a été lancé par un porte-parole officiel à Pyongyang selon lequel une «interférence extérieure» devrait «endommager et geler du jour au lendemain» les relations...