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Actualités - OPINIONS

Une justice au-dessus de tout soupçon

On le croyait mis au frais, contraint à la discrétion et tremblant de peur dans son fief de Rachidyé. Sultan Aboul Aynayn (représentant de Yasser Arafat au Liban) – qui avait défrayé jadis la chronique et mobilisé la justice pour s’être rendu, dans un convoi armé, à Dimane – faisait officiellement partie des personae non gratae du Liban, dont la présence est à peine tolérée par simple charité et qui se barricade dans un camp près de Tyr. Zone inaccessible aux forces de l’ordre pour cause d’accord tacite régional sur une forme de sécurité autonome dans les camps palestiniens. Mais cela n’avait pas empêché la justice libanaise de décerner plusieurs mandats d’arrêt à son encontre et même de le juger par contumace. Contrairement aux prévisions, les poursuites judiciaires contre lui ne semblent pas l’avoir impressionné. Dans un nouveau pied de nez à une justice qui n’en finit pas de recevoir des coups de tous les côtés, voilà ce repris de justice, cet Abou Mahjane version soft, qui réapparaît au grand jour, faisant des déclarations publiques devant le mufti de Jérusalem et lançant des défis à Israël à partir de son «petit royaume libanais». Si le sultan récemment promu par Arafat au grade de général est tellement intouchable, pourquoi avoir lancé des mandats d’arrêt contre lui et entretenu l’illusion que la justice se décidait enfin à utiliser ses deux yeux ? A moins que les mandats d’arrêt n’aient été annulés dans la plus grande discrétion, pour raison de haute politique. Encore heureux que la justice ou prétendue telle puisse encore bouger dans certaines régions, pour arrêter les jeunes et leurs chefs, tous appartenant naturellement à un même bord. Au fait, où en est l’acte d’accusation dans l’affaire du Dr Toufic Hindi ? Le juge peine visiblement à le boucler et le célèbre détenu ainsi que ses compagnons attendent en prison la poursuite d’une procédure qui s’éternise. Ceux qui avaient encore des doutes sur la dépolitisation de la justice peuvent désormais se rassurer. Depuis que Arafat s’est réconcilié avec Damas, il vaut mieux au Liban être proche de l’OLP que de l’opposition dite chrétienne. Mais si on veut que les Libanais reprennent confiance dans leur système judiciaire, il faudrait que celui-ci soit un peu plus cohérent et surtout équitable.
On le croyait mis au frais, contraint à la discrétion et tremblant de peur dans son fief de Rachidyé. Sultan Aboul Aynayn (représentant de Yasser Arafat au Liban) – qui avait défrayé jadis la chronique et mobilisé la justice pour s’être rendu, dans un convoi armé, à Dimane – faisait officiellement partie des personae non gratae du Liban, dont la présence est à peine...