Un journaliste US observe Hollywood

Kim Masters est un journaliste américain qui connaît bien, et depuis longtemps, le cinéma de son pays pour en avoir suivi l’évolution jusqu’au temps présent. Il propose le résultat de ses observations dans une nouvelle rubrique (The Industry, le titre est significatif) de la revue Esquire (n° de septembre 2001). Nous avons pensé qu’il serait intéressant de vous en donner un aperçu. L’influence du «big business» à Hollywood est connue depuis belle lurette. Mais d’autres facteurs sont intervenus. L’idée générale, selon Kim Masters, est la suivante: les tout-puissants producteurs mégalos d’autrefois (on les appelait des «moguls») ne sont plus de mise aujourd’hui. Et c’est exactement ce qui manque à l’industrie des films hollywoodiens. À l’appui de sa réflexion, Kim Masters commence par examiner le cas de la firme Dreamworks, cofondée comme on sait par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen (d’où les initiales servant de sigle: SKG). Toujours selon le journaliste, en dépit (ou à cause?) des bilans excellents de Dreamworks à ce jour, les professionnels d’Hollywood sont peu enclins à travailler avec SKG. Pourquoi? Justement c’est la stature impressionnante des trois personnages en question qui rend les «décideurs», semble-t-il, méfiants! Il faut dire que les patrons actuels des studios (on parle des majors) ne sont plus que de simples exécutants, sans la moindre envergure et toujours sur leurs nerfs. Surtout quand les profits tendent à la baisse et que la fabrication des films revient de plus en plus cher. Pas étonnant, précise Masters, que cet été 2001 nous ait apporté – pour ne parler que de la Universal – une Mummy 2 et un Jurassic Park III. [À suivre].