Énergie - Le marché de l’essence et du mazout au bord de la crise

Le marché connaît actuellement une pénurie d’essence sans plomb et de mazout. La première est due au fait que le prix de l’essence sans plomb n’a pas été augmenté, contrairement à d’autres types d’essence. Cet avantage, destiné à attirer les consommateurs vers un fuel moins polluant, a fait son effet, mais le marché n’a pas suivi. Les importateurs ont du mal à s’approvisionner en Europe en cette période de grande consommation mondiale. Quant au mazout, il a été acheminé en grande quantité vers les centrales électriques en attendant l’arrivée d’un pétrolier qui a mis du retard, d’où un manque sur le marché. Une source du ministère, dans une déclaration à l’agence al-Markazia, a accusé les compagnies pétrolières de provoquer la crise. Selon cette source, vingt et un jours se sont écoulés entre la date d’adoption de la loi au Parlement et sa publication au Journal officiel, «ce qui a permis à ces compagnies de conclure un marché avec les raffineries à l’étranger». Elle a appelé les compagnies «à assurer le besoin du marché en essence sans plomb, sachant que, contrairement à ce qu’ils prétendent, les importateurs ont été informés à temps des mesures par le ministre Mohammed Beydoun». Sur l’affaire du mazout, la même source a donné les précisions suivantes : «Le mazout destiné au marché a été acheminé vers les centrales de Jiyeh et de Zouk, afin d’éviter une augmentation des heures de rationnement d’électricité. Mais le navire transportant le fuel destiné à ces centrales devrait arriver jeudi (demain), ce qui contiendrait la crise». Pour sa part, le président du syndicat des propriétaires de stations d’essence au Liban, Sami Brax, a déclaré qu’il avait contacté le président du Rassemblement des sociétés pétrolières, Bahige Abou Hamzé. Celui-ci l’a informé de l’impossibilité d’importer des quantités supplémentaires, le produit étant introuvable, même à l’étranger. M. Brax a mis en garde contre une crise dans le secteur et a considéré que «la dernière décision du ministre Beydoun (de réduire le prix de l’essence sans plomb) a été prise sans planification ni étude». Il a par ailleurs précisé : «Le syndicat a accepté cette décision sous condition que des quantités supplémentaires d’essence sans plomb seraient importées, afin que le marché puisse répondre à l’augmentation de la demande». Il a assuré que «les stations possèdent des réservoirs exempts de plomb, mais font face à un manque de marchandise». M. Brax a fait remarquer que «les mesures de lutte contre la pollution de l’air auraient dû être implantées graduellement, et non de manière catégorique comme cela a été le cas». Il a expliqué la vente de mazout sur le marché noir par la rareté de ce produit actuellement.