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Actualités - CHRONOLOGIES

Japon - Commémoration demain de la défaite nipponne à la fin de la Deuxième Guerre mondiale - Koizumi se recueille au temple Yasukuni au milieu des protestations

Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi s’est rendu lundi au sanctuaire Yasukuni où sont honorés les anciens combattants, y compris des criminels de guerre, au risque de déplaire à ses détracteurs au Japon et à l’étranger. Koizumi est entré dans le sanctuaire sous les yeux et les protestations de milliers de manifestants contenus par la police. «Nous ne devrions plus jamais reprendre le chemin de la guerre», indique Koizumi dans un communiqué, dans lequel il explique qu’il n’a pas effectué cette visite délicate mercredi 15 août, date anniversaire de la défaite du Japon à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, afin de démontrer l’importance qu’il accorde à la paix. Le Premier ministre a longuement hésité avant de se rendre au sanctuaire, cette visite risquant de scandaliser une partie de l’opinion publique nipponne et ses voisins chinois et coréens, victimes de l’agression japonaise dans les années 1930 et 1940. Le 15 août est jour de fête de la Libération en Corée du Sud, où l’on commémore la fin de 35 ans d’occupation de la péninsule coréenne par les Japonais. Lundi, onze Coréens, qui avaient commencé à manifester deux jours plus tôt près du sanctuaire, ont organisé un sit-in devant la résidence du Premier ministre en signe de protestation. Automutilations à Séoul «Je suis venu ici pour empêcher Koizumi de rendre hommage au sanctuaire Yasukuni, même si je dois en mourir», a déclaré l’un des manifestants, Kim Kyoung-suk, âgé de 79 ans. Ancien travailleur forcé, il a été déporté vers le Japon en 1943. Autre signe de l’émotion suscitée par cette visite, une vingtaine de Sud-Coréens se sont automutilés en se coupant l’auriculaire en public lundi à Séoul en signe de protestation, ont rapporté des témoins et la télévision locale. Selon un photographe sud-coréen ayant assisté à la scène, ces 20 personnes sont des malfaiteurs à qui les autorités ont interdit de manifester devant l’ambassade japonaise, à Séoul. La Chine a également réagi et indiqué qu’elle s’opposait à cette visite. «La position de la Chine à ce sujet n’a pas changé du tout», indique le ministère des Affaires étrangères chinois dans un communiqué. «Nous nous opposons à ce que les dirigeants japonais rendent hommage et vénèrent le sanctuaire Yasukuni (érigé à la mémoire) de grands criminels de guerre». «L’essence du problème du sanctuaire Yasukuni réside dans la question de savoir si la partie japonaise se repent sincèrement de cette période agressive de l’histoire passée, qui est directement liée aux sentiments des habitants des pays asiatiques qui ont souffert, la Chine y compris», poursuit le texte. La Corée du Sud a fait part de son «profond regret» de voir Koizumi visiter un «symbole du militarisme japonais». De l’avis des analystes, cette visite risque de faire du tort à Koizumi, qui souhaite préserver sa popularité afin de mettre en place de douloureuses réformes économiques. «Je crois que cela ne va satisfaire personne», a déclaré Steven Reed, professeur de science politique à l’université Chuo, à Tokyo.
Le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi s’est rendu lundi au sanctuaire Yasukuni où sont honorés les anciens combattants, y compris des criminels de guerre, au risque de déplaire à ses détracteurs au Japon et à l’étranger. Koizumi est entré dans le sanctuaire sous les yeux et les protestations de milliers de manifestants contenus par la police. «Nous ne devrions...