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Actualités - ANALYSES

Beyrouth va relancer le dossier en septembre

On ne peut vraiment pas reprocher au gouvernement de se laisser distraire de ses objectifs économiques par les menues incidences de l’actualité politique ou diplomatique. Ainsi, le dernier Conseil des ministres n’a pipé mot au sujet de cette Finul dont le mandat vient tout juste d’être renouvelé dans de houleuses conditions. On sait en effet que l’Onu et l’Occident s’acheminent tout doucement vers un retrait anticipé de cette force, dont les effectifs se trouvent réduits de moitié. Et qui pour son probable dernier mandat semestriel, de janvier à juillet 2002, n’aurait plus qu’une simple mission d’observation. On sait aussi que le Liban, qui n’en est pas à une contradiction près, se rebiffe contre ce lâchage en mouvement, sans vouloir rien faire pour retenir l’infidèle. Les autorités locales, qui développent une lecture particulière de la 425 comme de la 426 qui est son décret d’application, ne veulent y voir que la seule partie définissant le rôle des Casques bleus, sans considérer les obligations qui incombent à ce pays même. C’est-à-dire sans accepter d’envoyer l’armée au Sud. Les dirigeants de Beyrouth soutiennent que la modification de la mission de la Finul requiert leur aval. Ils ajoutent que depuis 1978, les Casques bleus se sont contentés d’être les témoins de l’occupation israélienne, sans parvenir à préserver la paix comme le commandait la 425, la preuve la plus frappante étant l’invasion israélienne de 1982. Un constat exact, mais qui met par lui-même le pouvoir en place face à ses contradictions. Car il entraîne cette question banale : du moment que le rôle de la Finul a toujours été effacé (sauf sur le plan de l’aide sociale à la population), qu’est-ce qui changerait si elle devenait un simple corps d’observation ? Et pourquoi prétendre s’attacher à une mission d’interposition active qui n’a jamais été assumée ? Quoi qu’il en soit, le Liban officiel, pour qui la 425 n’a pas été complètement appliquée étant donné que l’enclave de Chebaa reste occupée, ne veut ni envoyer l’armée ni renvoyer la Finul. Qui en tient lieu, en quelque sorte, et c’est bien ce qui choque l’Onu, les Américains et les Occidentaux. Aujourd’hui on est donc loin de la proposition française, faite lors du retrait israélien l’an dernier, de porter de 5 000 à 8 000 hommes les effectifs de la Finul, à condition que le Liban respecte sa propre souveraineté. Dans la logique un peu spéciale du pouvoir local, puisque rien n’a vraiment changé depuis le mois de mai 2000, pourquoi vouloir modifier quoi que ce soit, mission de la Finul ou non-envoi de l’armée ? C’est oublier, répondent en chœur l’Onu et les Occidentaux, Chebaa et les opérations du Hezbollah. Mais les dirigeants libanais objectent que le seul fait d’avoir reconduit à deux reprises le mandat de la Finul montre que le problème subsiste et que l’on a toujours besoin de cette force. En oubliant un peu que si problème il y a, ce n’est pas à elle, ou à elle seule, de le résoudre. Même si l’on y ajoute, pour faire bonne mesure, les agressions israéliennes et l’affaire des eaux du Wazzani. En tout cas des sources informées signalent que le point de vue (officiel) libanais sera répété (officiellement), en septembre lors de l’assemblée générale de l’Onu à New York. Dans l’espoir de recueillir un large panel d’appuis internationaux, face à la coalition diplomatique euro-américano-onusienne.
On ne peut vraiment pas reprocher au gouvernement de se laisser distraire de ses objectifs économiques par les menues incidences de l’actualité politique ou diplomatique. Ainsi, le dernier Conseil des ministres n’a pipé mot au sujet de cette Finul dont le mandat vient tout juste d’être renouvelé dans de houleuses conditions. On sait en effet que l’Onu et l’Occident...