Beyrouth critique la reconfiguration de la Finul

Le gouvernement a jugé hier «inadmissible» le projet de reconfiguration de la Finul en une simple force d’observateurs comme l’a proposé l’Onu. Dans une lettre au Conseil de sécurité de l’Onu, l’ambassadeur du Liban Sélim Tadmoury affirme qu’il «serait inadmissible de transformer cette mission en une mission d’observation». Il ajoute que «toute modification envisagée dans le mandat de la mission devrait être liée à l’assentiment» du gouvernement libanais, la Finul étant déployée sur son territoire. Le Conseil de sécurité a déjà approuvé une réduction substantielle des effectifs des Casques bleus qui doivent être ramenés de 5 800 soldats à 3 600 à la fin de l’année. Ils pourraient descendre jusqu’à environ 2 000 l’an prochain. Ces réductions entrent dans le cadre de la reconfiguration de la force envisagée par l’Onu après le retrait israélien en mai 2000. En janvier, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan avait affirmé dans un rapport que la mission de la Finul n’était plus de maintenir la paix mais de surveiller le cessez-le-feu à la frontière israélo-libanaise. M. Tadmoury affirme qu’une telle reconfiguration doit être abandonnée car elle est «incompatible avec la mission initiale à laquelle le gouvernement libanais avait donné son assentiment à l’époque». Mais des diplomates en poste à New York expliquent que le mandat de la Finul ne lui permet pas d’assurer la sécurité à la frontière en empêchant des attaques du Hezbollah ou des représailles d’Israël. L’Onu estime qu’il appartient au gouvernement libanais d’assurer la sécurité au Sud et qu’il doit donc y déployer son armée jusqu’à la frontière, contrôlée aujourd’hui par le Hezbollah.