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Actualités - CHRONOLOGIES

Territoires autonomes - Funérailles sous haute tension pour les trois Palestiniens tués par des colons - La dégradation de la situation - fait craindre un bain de sang

Les Palestiniens ont enterré hier vendredi trois des leurs tués dans un attentat revendiqué par des extrémistes israéliens qui souligne aux yeux de l’Autorité palestinienne l’urgence de l’envoi d’observateurs internationaux. Quelque 10 000 personnes en colère ont participé, dans une ambiance d’extrême tension, aux funérailles des trois victimes, dont un nourrisson, à Ezna, près de Hébron, aux cris «Nous mourrons et la Palestine vivra». Depuis l’attentat, une vingtaine de Palestiniens ont été blessés, dont deux gravement, dans des affrontements avec les soldats israéliens à Hébron et à Ramallah, en Cisjordanie, selon des sources palestiniennes. L’attentat a été revendiqué, dans un communiqué, par «le comité pour la sécurité sur les routes», un groupe de colons extrémistes liés au mouvement d’inspiration raciste Kach, officiellement hors la loi. Pendant les funérailles, des activistes masqués ont tiré en l’air avec des armes automatiques tandis que des membres du mouvement radical islamiste Hamas, responsable de la plupart des attentats anti-israéliens, ont distribué des tracts promettant de venger les trois tués. Les magasins à Hébron, une ville divisée en raison de la présence en son centre de quelque 400 colons israéliens, sont restés fermés en signe de deuil. L’Autorité palestinienne a estimé que ce «crime ignoble» ne pouvait que justifier sa demande de déploiement d’observateurs internationaux. Le négociateur Saëb Erakat a demandé l’envoi «immédiat» de tels observateurs et un calendrier pour l’application du rapport Mitchell sur une sortie de la crise. «La communauté internationale doit assurer immédiatement la présence (dans les territoires palestiniens) d’observateurs», a-t-il déclaré à la radio d’État égyptienne. Les chefs de diplomatie des huit pays les plus industrialisés (G8) sont parvenus jeudi, avant l’attentat, à une position commune, proposant prudemment, mais pour la première fois unanimement, l’envoi d’observateurs. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a rejeté cette idée alors que son ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer (travailliste) a pris une positon plus nuancée en n’excluant pas la participation de représentants de la CIA (l’agence de renseignements américaine) à un mécanisme de surveillance d’un cessez-le-feu par exemple (lire par ailleurs). «Nous sommes contre toute présence d’observateurs, mais si la chose nous était imposée, la présence d’observateurs américains serait acceptable», a déclaré M. Ben Eliezer à la radio publique. Les responsables palestiniens ont, de leur côté, tiré à boulets rouges contre les colons que le chef de la sécurité préventive en Cisjordanie Jibril Rajoub a qualifiés de «cancer qui doit être extirpé». Selon lui, «l’attaque n’aurait pas pu avoir lieu sans l’approbation préalable des responsables politiques et de la sécurité israéliens qui ont toujours protégé les colons». Marwan Barghouthi, le secrétaire général en Cisjordanie du Fateh, le mouvement du président Yasser Arafat a pour sa part affirmé que l’attentat «va provoquer une riposte de grande envergure de la part des Palestiniens». «Je crains que si les colons ne sont pas stoppés, nous ne soyons à la veille d’un bain de sang», a-t-il prévenu. Manifestation au Liban-Sud Quelque 3 000 Palestiniens ont dénoncé les «massacres d’enfants» perpétrés par Israël et promis de les venger lors d’une manifestation organisée par le mouvement islamiste Hamas à Bass, un camp de réfugiés dans le sud du Liban. Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles en pouvait lire : «Nous vengerons les enfants martyrs, le massacre de Sabra et Chatila ne nous terrorise pas». Venus des camps de réfugiés de la région de Tyr, les partisans du Hamas se sont regroupés devant la mosquée du camp de Bass, à l’entrée de la ville portuaire, et ont défilé dans ses ruelles. Une quinzaine d’enfants en tenue militaire, âgés de 7 à 11 ans, ouvraient la marche en brandissant des fusils-mitrailleurs en plastique. Ils précédaient cinq jeunes gens vêtus de linceul blanc, la poitrine bardée de bâtons de dynamite en papier mâché, un bandeau vert autour de la tête, frappé au nom des «Kamikazes du Hamas». «Pas de retour aux négociations, oui aux attaques-suicide et à la résistance», pouvait-on lire sur une autre banderole brandie par les participants, qui ont brûlé des drapeaux israéliens et américains ainsi que des maquettes de colonies israéliennes. Lors de la marche, ils ont été harangués par un dirigeant du Hamas, Abdel Aziz Rantissi, qui téléphonait depuis les territoires palestiniens. «Le Hamas va riposter à tout massacre perpétré par l’ennemi israélien contre le peuple palestinien et les dirigeants de la résistance. Nous sommes prêts à recourir à tous les moyens, tant au mortier, aux attaques-suicide qu’au simple fusil. Le Hamas poursuivra son jihad (guerre sainte de l’islam) jusqu’à la libération», a-t-il dit.
Les Palestiniens ont enterré hier vendredi trois des leurs tués dans un attentat revendiqué par des extrémistes israéliens qui souligne aux yeux de l’Autorité palestinienne l’urgence de l’envoi d’observateurs internationaux. Quelque 10 000 personnes en colère ont participé, dans une ambiance d’extrême tension, aux funérailles des trois victimes, dont un nourrisson,...