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Actualités - REPORTAGES

Une identité francophone -

Dans le cadre d’une réflexion identitaire, la francophonie apparaît en premier lieu comme un vecteur fédérateur entre diverses communautés ou cultures différentes. Quel que soit l’endroit de la planète où deux francophones se rencontrent, ils se retrouvent sur la même longueur d’onde. Cela s’explique sans doute par le fait que la langue française vécue comme une langue de communication, elle est aussi une langue de formation et surtout de culture. Il n’en est pas de même de l’anglais qui sans volonté réductrice n’est devenu au fil des décennies qu’une simple langue de communication. Si l’anglais est porteur de mondialisme et de globalisation, le Français véhicule depuis fort longtemps l’idée d’universel. Langue de formation, le français est donc langue enseignée et langue d’enseignement : de ce fait, il agit directement sur la pensée et insuffle au fil des ans les valeurs essentielles qu’il charrie. Outre cette idée d’universel, concept essentiel dans la vision de la vie et celle du monde, le français n’est plus une simple langue qui véhicule la pensée. Comme le disait le Premier ministre libanais Rafic Hariri au sommet francophone de Hanoi, en 1997,en parlant de son pays : «Fier de sa culture arabe et de son héritage méditerranéen, il perçoit la francophonie comme un mode de vie et de pensée». Mode de vie et de pensée, il s’articule essentiellement autour du doute. Celui ci permet en premier lieu de se débarrasser de tous les acquis, qu’ils soient familiaux ou communautaires. Peu à peu, l’individu imprégné de francophonie, apprend imperceptiblement à penser, et surtout à penser de lui-même, en ne prenant pas pour acquis tout ce qu’on lui a inculqué jusque-là. Ce doute donne au francophone l’outil nécessaire pour développer un apport critique, un discernement naturel ce qui lui permet d’exercer un jugement sur lui-même et sur la société dans laquelle il vit. Cette distanciation vécue développe, autour de l’individu, un espace de liberté – autre élément de l’universel – qui le fait dresser tout aussi naturellement contre les ordres établis. La francophonie accompagne cette rébellion et la nourrit. Mais en même temps que cet espace de liberté, elle souligne également le sens de la responsabilité : l’individu a du mal à se comporter sans se soucier de son entourage proche. C’est dans ce sens qu’une francophonie vécue devient chemin intiatique à la citoyenneté. C’est en ce sens, surtout, que tous les francophones de la planète ont très tôt la conviction que dès leur plus jeune âge la France est déjà leur patrie intellectuelle. Tant au niveau de la langue, de la culture que celui de la place de l’homme dans la cité. Il assume naturellement l’héritage de la Révolution française, mais également celui des philosophes, des Lumières, de la séparation de l’Église et de l’État, et plus que tout sans doute de la laïcité.
Dans le cadre d’une réflexion identitaire, la francophonie apparaît en premier lieu comme un vecteur fédérateur entre diverses communautés ou cultures différentes. Quel que soit l’endroit de la planète où deux francophones se rencontrent, ils se retrouvent sur la même longueur d’onde. Cela s’explique sans doute par le fait que la langue française vécue comme une...