Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Baabda prépare la reprise du dialogue intérieur

Loin du bruit et de la fureur parlementaires, et en attendant que ces remous s’apaisent, le régime prépare la reprise du dialogue intérieur. Bien entendu, la question de la présence syrienne, ou plus exactement de la redéfinition des rapports avec Damas, reste au centre des échanges projetés. Qui devraient porter également sur le choix des priorités. Entendre sur Chebaa et sur le plan gouvernemental de redressement économique. Un plan qui entraîne, comme on sait, de fortes tensions politiciennes, dans la mesure où il implique un fort dégraissage de l’administration. À première vue, le traitement du dossier des relations avec la Syrie semble facilité par le redéploiement. Mais en y regardant bien, et en se référant notamment au document de Kornet Chehwane, on réalise que la question de la présence militaire est plutôt secondaire. Et que ce qui compte vraiment, c’est l’assainissement des rapports politiques de domination-sujétion, comme de leurs lourds effets socio-économiques. On parle pudiquement dans les cercles locaux de «corriger les déviations comportementales», mais on convient qu’elles sont cruciales. Au point que si, par chance ou par miracle, on parvenait à gommer ces «déviations», qui constituent en réalité tout un système de tutelle, la présence militaire ne poserait plus de problème. Et serait pratiquement admise de tous, puisqu’elle se résumerait alors à son volet technique ou stratégique, sans retombées sur la gestion politique de ce pays et sur son indépendance. Cependant, la question qui se pose, pour l’heure, est de savoir si les différentes composantes du panorama politique local vont pouvoir accorder leurs violons, pour qu’à son tour le pouvoir puisse s’entendre avec Damas. Apparemment, c’est difficile. D’autant que pour peu signifiant qu’il paraisse, le repli syrien sème le trouble dans les esprits. Et se trouve sans doute à l’origine de nombre de brusques revirements. Comme des bouleversements d’alliances auxquels on assiste. Dans ce cadre, certains observateurs avertis croient savoir que M. Walid Joumblatt et le Forum démocratique vont cesser de parler de la présence syrienne. Ils se contenteraient du redéploiement, estimant que Taëf n’ordonne pas de retrait total. Ces analystes ajoutent que selon cette frange, la souveraineté et l’indépendance peuvent être assurées (sous-entendu récupérées) par l’assainissement des relations bilatérales libano-syriennes, indépendamment du facteur militaire. Dans cette optique, ajoutent ces sources, M. Joumblatt et le Forum pensent qu’on peut toujours discuter avec les autorités locales, dans le calme et sans tapage médiatique. Pour qu’ensuite elles dialoguent à leur tour avec les Syriens. Il reste que sans unité intérieure, sans entente ou sans consensus minimal, le Liban ne peut pas prétendre à une véritable indépendance. Car ses divisions internes le placent en état de faiblesse chronique rendant pratiquement «obligatoire» sa mise sous tutelle. Ou en tout cas la justifiant amplement. Il n’est que de voir, entre mille autres exemples, comment l’arbitrage des décideurs s’impose lorsqu’éclatent au grand jour les disputes entre nos dirigeants. Cet élément capital d’unité intérieure bien comprise est souligné dans le document de Kornet Chehwane, qui insiste pour une vraie réconciliation nationale. Il va sans dire cependant que la Syrie peut jouer un rôle capital, décisif, dans la marche vers une saine recimentation des rangs libanais. Son influence est déterminante, c’est évident, pour la réalisation de l’entente. À travers un assainissement des relations bilatérales pour qu’elles deviennent vraiment privilégiées, profitables aux deux pays.
Loin du bruit et de la fureur parlementaires, et en attendant que ces remous s’apaisent, le régime prépare la reprise du dialogue intérieur. Bien entendu, la question de la présence syrienne, ou plus exactement de la redéfinition des rapports avec Damas, reste au centre des échanges projetés. Qui devraient porter également sur le choix des priorités. Entendre sur Chebaa et...