Liban-Maroc - Visite présidentielle aujourd’hui à Rabat - Pas de stabilité à la frontière avant la libération des fermes de Chebaa, affirme Lahoud

Le président Émile Lahoud entamera aujourd’hui une visite officielle au Maroc axée sur la situation au Proche-Orient et les relations bilatérales. Le chef de l’État doit s’entretenir avec le roi Mohammed VI, le Premier ministre marocain Abderrahman Youssoufi et les présidents des Chambres des conseillers (Sénat) et des députés, MM. Abdelouahed Radi et Mustapha Oukacha. Il sera accompagné dans sa visite du vice-Premier ministre Issam Farès et du directeur général de la Sûreté générale Jamil as-Sayed. Dans une interview à l’agence officielle marocaine distribuée aux médias libanais avant son départ pour Rabat, le président Lahoud a mis l’accent une fois de plus sur «le rôle efficace et positif» de la Syrie au Liban. «La Syrie a toujours été, et restera aux côtés du Liban jusqu’à la libération totale du Sud, et la réalisation d’une paix juste et globale», a-t-il ajouté avant de faire état de pressions politiques, économiques et militaires exercées sur les deux pays. «Nous attendons impatiemment le jour où le Golan sera libéré, comme le Sud l’a été, et le jour où Israël se retirera jusqu’aux frontières du 4 juin 67. Entre-temps, la coopération libano-syrienne demeurera un modèle de coopération arabe au service de nos causes justes et de nos objectifs communs», a-t-il déclaré. M. Lahoud a en outre réaffirmé la libanité des fermes de Chebaa, déclarant à ce sujet : «Avec la Syrie, nous avons prouvé aux Nations unies et aux grandes puissances qu’il n’y aura pas de stabilité dans la région sans la restitution de ces hameaux à la souveraineté libanaise». «Notre position à cet égard est irrévocable, a-t-il poursuivi, et le Liban a le droit de recourir à tous les moyens en vue de libérer ces fermes de l’occupation israélienne». «Aux responsables des Nations unies et aux dirigeants des grandes puissances, j’ai affirmé que tant que les fermes de Chebaa restent occupées par les Israéliens, la résolution 425 n’aura pas été entièrement appliquée. Par conséquent, il n’y aura pas de stabilité aux frontières libanaises internationalement reconnues», a-t-il ajouté avant de conclure à ce sujet : «Si nous avions cédé aux pressions auxquelles nous étions soumis, nous n’aurions jamais pu libérer le Sud et la Békaa-Ouest. Si Dieu le veut nous récupérerons de la même façon les hameaux de Chebaa». Concernant sa visite au Maroc, le président de la République a indiqué que celle-ci lui permettra d’ «approfondir la concertation entre pays arabes, au moment où la situation reste explosive en raison des menaces et des agissements israéliens contre le peuple palestinien, le Liban et la Syrie». M. Lahoud estime en outre que les opportunités de coopération économique entre les deux pays sont nombreuses. Les possibilités d’une telle coopération seront d’ailleurs abordées durant les entretiens que le chef de l’État aura avec les dirigeants marocains. Toujours sur le plan économique, il a souligné l’importance de l’accord de partenariat avec l’Union européenne, accord que le Liban «sera prêt à conclure en juillet», a-t-il précisé. Indiquant dans ce cadre que ses entretiens à Rabat porteront également sur la conférence euro-méditerranéenne dont le Maroc et le Liban sont membres, M. Lahoud a rappelé que l’UE allait consacrer un montant de trois milliards de dollars à l’aide aux pays en voie de développement qui connaissent une crise économique. La communauté libanaise établie au Maroc est estimé à 2 500 personnes. Mais les échanges commerciaux sont très réduits et en 2000, ils ont atteint seulement dix millions de dollars.