PRÉSIDENCE - Les portes de Baabda sont ouvertes à tous, affirment des sources officielles - Joumblatt qualifie d’« excellent » - son entretien avec Lahoud

«La porte du dialogue est ouverte». C’est en ces termes que le député Élie Aoun, membre du bloc parlementaire présidé par Walid Joumblatt, a commenté la réunion, hier, du leader druze avec le président de la République, le général Émile Lahoud. Des sources officielles dégagent aussi de cet entretien une impression claire : le chef de l’État est disposé à dialoguer avec toutes les parties, l’essentiel pour lui étant d’aboutir à une entente susceptible de créer un climat positif dans le pays. À en croire ces mêmes sources, le général Lahoud ne verrait d’ailleurs pas d’inconvénient à se concerter avec des représentants des assises de Kornet Chehwane ou du Forum démocratique. Selon elles, «les portes de Baabda sont ouvertes à tous sans exception». Du reste, le député Aoun estime que le tête-à-tête Lahoud-Joumblatt s’inscrit dans le cadre de rencontres qui ont déjà eu lieu (avec le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, l’ancien ministre Fouad Boutros et Mgr Élias Audeh) et qui constituent autant d’ «indices» d’ouverture en direction de l’opposition. C’est la deuxième fois en l’espace d’un mois que le président de la République rencontre M. Joumblatt. L’entretien, qui avait débuté à 12h30, s’est prolongé jusqu’à 14h30, le chef de l’État ayant retenu son hôte à déjeuner. Résultat : à sa sortie du palais de Baabda, le leader druze a déclaré que «l’ambiance était excellente». La réunion a commencé par l’échange de propos anodins rapportés par les photographes de presse. Les deux hommes ont évoqué le temps qu’il fait à Baabdate, des souvenirs remontant à l’époque où leurs pères étaient encore vivants… Pour en revenir au commentaire du député Élie Aoun concernant cette réunion, celui-ci a notamment déclaré : «Je crois que le président de la République est désormais convaincu que la tension politique qui prévaut dans le pays ne peut être dissipée qu’à travers un dialogue. (…) Plus personne ne peut ignorer dorénavant les revendications exprimées notamment par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir et par le ministre Walid Joumblatt, qui a plus d’une fois souhaité que le chef de l’État supervise un dialogue salvateur». Par ailleurs, le président Lahoud a reçu le ministre de l’Agriculture Ali Abdallah qui l’a informé des résultats de ses entretiens à Paris et de sa participation à la conférence des ministres de l’Agriculture des pays du bassin méditerranéen. Parmi l’une des principales résolutions de cette conférence : la tenue de la prochaine réunion à Beyrouth. Le chef de l’État s’est également entretenu avec le député Ghassan Achkar avec qui il a évoqué les derniers développements sur la scène locale. En soirée, il a reçu un certain nombre de nouveaux ambassadeurs venus lui présenter leurs lettres de créance à l’occasion de leur récente accréditation au Liban.