Aoun : Une visite « touristique »

Dans une interview au quotidien Le Figaro, l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, a qualifié de «touristique» la visite à Paris lundi et mardi du président Émile Lahoud. Dans cette interview à paraître aujourd’hui lundi, Michel Aoun déclare que la visite du chef de l’État libanais «c’est essentiellement du tourisme». Le général Aoun affirme à propos du chef de l’État : «Il ne décide rien. Comme les autres dirigeants libanais, il n’a aucune autonomie vis-à-vis du pouvoir syrien. Ils ont été choisis parce qu’ils doivent tout à la Syrie. Ils sont condamnés au suivisme». Michel Aoun regrette par ailleurs que la France ait «accepté le fait accompli au Liban» en entérinant la présence militaire syrienne. Pour ce qui est du régime du président syrien Bachar el-Assad, le général Aoun déclare : «Nous sommes face à un régime dictatorial, anachronique, rescapé du stalinisme. Il ne montre aucun signe de faiblesse. Mais c’est comme le plancher de la salle de bal à Jérusalem. Il peut s’effondrer d’un coup». Notons que dans son interview à Figaro Magazine, le président Lahoud avait affirmé qui à l’époque de la guerre il ne pouvait accepter que le général Aoun «bombarde les civils tout en attisant les conflits entre les Libanais, et entre les chrétiens eux-mêmes». Il a ajouté que l’ancien Premier ministre avait empêché le déroulement des élections présidentielles (en 88). «Il a plongé le pays dans un dilemme déplorable: c’était soit son maintien au pouvoir, soit le chaos», a déclaré le président Lahoud.