Justice - Non-lieu dans une affaire - de « vente » de nouveau-né

La chambre de mises en accusation du Mont-Liban vient de prononcer un non-lieu dans une affaire de vente de nouveau-né dont les protagonistes avaient été arrêtés sur délation. Barmaid, divorcée avec un enfant à charge, Rima W. (32 ans) était tombée enceinte à la suite d’une liaison amoureuse passagère. Un voisin, Élias N. Kh. apprenant qu’elle était au désespoir au point de songer à se débarrasser de l’enfant, lui propose de le confier, dès sa naissance, à un couple sans enfants, Georges et Yvette Y. Ch.. La mère donne sans hésiter son accord, posant comme seule et unique condition que l’enfant soit bien traité, ce dont elle reçoit la promesse. Le troc humanitaire se fait à l’hôpital, le 20 juin 1999, date de naissance du nouveau-né, un garçon en bonne santé. L’échange est tel que la mère et le père adoptif, venu recueillir l’enfant, ne se rencontreront pas. Le père adoptif, pour sa part, paie la facture d’hôpital, 1 300 dollars. Mais les sept cents dollars qu’il envoie à la mère par l’intermédiaire de Élias Kh. lui sont renvoyés par la maman. À son tour, Élias Kh. refuse de toucher quoi que ce soit pour ce qu’il considère comme un geste de pure humanité. Finalement, le père se fait remettre un acte de naissance en son nom et au nom de son épouse afin d’enregistrer la naissance dans les bureaux d’état civil de Ferzol. L’affaire aurait pu s’arrêter là si des services de sécurité n’avaient été informés du fait. La police procède à l’arrestation des trois complices de cette affaire et les traduits devant la Chambre de mises en accusation du Mont-Liban. Les interrogatoires de la mère, du père adoptif et de l’intermédiaire confirment que les mobiles de cet échange n’étaient pas intéressés et qu’il n’y a donc pas lieu d’évoquer une quelconque «vente de nouveau-né». Non-lieu donc.