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Actualités - CHRONOLOGIES

« Barak a amené le Liban en Israël » - Le Hezbollah, un modèle pour l’intifada palestinienne

Israël s’est extrait du bourbier libanais il y a un an, mais de nombreux Israéliens estiment aujourd’hui, huit mois après le début de l’intifada, que les territoires palestiniens sont en passe de devenir un nouveau Liban. Telle est l’impression que dégage aujourd’hui l’AFP de l’état d’esprit des Israéliens. À tort ou à raison, une partie croissante de l’opinion publique israélienne, mais aussi des dirigeants, sont convaincus que la sortie précipitée et quelque peu humiliante de l’armée israélienne du Liban-Sud, le 24 mai 2000, a donné des idées aux Palestiniens, même s’ils affirment que l’intifada aurait de toutes façons eu lieu. Le président palestinien Yasser Arafat «a été impressionné par ce qui s’est passé au Liban et au Kosovo et veut reproduire ces modèles ici», a déclaré le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer, dans une interview publiée mardi par le quotidien Haaretz. Ce qui est sûr, c’est que le retrait israélien du Liban a porté la popularité du Hezbollah à son zénith dans les territoires palestiniens. Les drapeaux du Hezbollah sont ainsi devenus une présence constante dans les manifestations anti-israéliennes ou lors des funérailles des Palestiniens tués par l’armée. Le Premier ministre israélien de l’époque, le travailliste Ehud Barak, avait fait un pari en annonçant que l’État juif quitterait le Liban avant juillet 2000 quoi qu’il arrive, c’est-à-dire même sans accord avec la Syrie. Un général aujourd’hui en retraite, Effi Eitam, qui commandait à l’époque un bataillon au Liban-Sud, racontait mercredi, dans des propos publiés par le Haaretz, avoir lancé un jour à M. Barak: «Vous ne retirez pas l’armée israélienne du Liban, vous allez amener le Liban en Israël». «Le résultat immédiat est ce que nous voyons aujourd’hui en Judée et Samarie (la Cisjordanie) et dans la bande de Gaza», ajoutait-il. Une référence à ce que les Israéliens appellent la «libanisation» des Territoires. L’ancien chef de l’Armée du Liban-Sud, Antoine Lahd, affirmait récemment au Yediot Aharonot avoir lui aussi averti les Israéliens qu’ils commettaient une erreur et qu’un retrait sans accord avec la Syrie «(leur) coûtera cher avec les Palestiniens».
Israël s’est extrait du bourbier libanais il y a un an, mais de nombreux Israéliens estiment aujourd’hui, huit mois après le début de l’intifada, que les territoires palestiniens sont en passe de devenir un nouveau Liban. Telle est l’impression que dégage aujourd’hui l’AFP de l’état d’esprit des Israéliens. À tort ou à raison, une partie croissante de...