Vie politique - Aoun se démarque de Kornet Chehwane

Le général Michel Aoun a pris ses distances, hier, par rapport au document de Kornet Chehwane, en déplorant «le traditionnalisme de ce mouvement, qui s’est adressé au pouvoir en lui demandant un remède, alors que ce dernier constitue la source du mal (…) empêchant la question du retrait syrien d’être soulevée». Selon lui, Kornet Chehwane est «un alibi pour le pouvoir, qui lui-même assure la couverture de l’occupation syrienne au lieu de la récuser». «Nous avons pensé au début que Kornet Chehwane était un lieu de rencontre entre les “taëfistes” et ceux qui ont boycotté les accords de Taëf, après que les premiers eurent compris, douze ans après, ce qui a été imposé au Liban là-bas, et eurent été convaincus qu’il s’agissait bien d’une supercherie. C’est une folie de penser que le pouvoir installé par le régime syrien demandera à ce dernier de se retirer du Liban», a-t-il estimé. «La résistance est légitime, particulièrement l’option non violente que nous avons choisie. Allons jusqu’au bout, sans perdre de temps. Le Liban est victime d’une hémorragie et ne peut plus attendre de réconciliation partielle», a ajouté Michel Aoun. «Ceux qui prônent le dialogue doivent comprendre qu’il est impossible à l’ombre de la domination syrienne, sujet sur lequel toute discussion nous est refusée. Ils n’obtiendront rien de plus avec ce document», a-t-il dit. «La délivrance n’est possible qu’à travers une action déterminante du peuple libanais, marginalisé par tout le monde : un peuple qui rejette un pouvoir illusoire revendiqué par des collaborateurs».