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Actualités - ANALYSES

De l’eau dans le gaz - entre Hariri et Damas

L’audience que le président Bachar el-Assad devait accorder au président Rafic Hariri avant son présent périple a été ajournée. Parce que Damas cache peu, ou mal, qu’il se trouve indisposé par le refus du président du Conseil libanais d’approuver les actions du Hezbollah à Chebaa. Pourtant, lors de la précédente édition, quand le Hezb avait mené une opération-camouflet au moment même où M. Hariri négociait à Paris avec la Banque mondiale, les Syriens avaient joué les conciliateurs. Ce qui avait débouché sur une rencontre de rabibochage entre le chef du gouvernement et le leader de la formation intégriste, sayyed Hassan Nasrallah. Mais les choses ont depuis lors doublement changé. La situation s’est durcie du côté de l’intifada palestinienne, d’une part. Et d’autre part, Sharon a riposté cette fois à l’attaque hezbollahie par un raid direct sur le radar syrien du Beidar. Ces complications placent la Syrie face à un challenge qu’elle doit relever en durcissant le ton, comme l’a souligné le président Assad. Dans ce climat de confrontation, l’option économique, forcément pacifiste, prônée par M. Hariri, devient hors de propos. D’autant plus d’ailleurs qu’il n’hésite pas à se tourner vers l’Occident pour le soutenir. Il n’est donc pas étonnant de constater que cette fois le Hezbollah ne mâche plus ses mots pour réagir aux critiques de M. Hariri. Reste que sur le fond, comme dans les formes, la libération de Chebaa par la résistance active limitée au secteur privé, si l’on peut dire, est une question d’ordre national. Car elle implique un risque certain de guerre, sans possibilité de recours à la protection de la communauté internationale, la position du Liban n’étant pas jugée légale. À défaut d’un référendum, il faut que le choix soit tranché au niveau des institutions issues du peuple. Par un double vote, à la majorité des deux tiers, en Conseil des ministres puis à la Chambre. Mais jamais depuis Taëf l’on ne s’est embarrassé de tels scrupules démocratiques. Il reste que rien n’est encore joué. Et nombre d’arguments se trouvent développés dans les cercles politiques pour mettre en garde contre toute précipitation aveugle dans le piège des surenchères bellicistes. Des modérés font de la sorte valoir qu’il faudra revoir le projet de budget général pour couper les crédits de développement ou de soutien social, afin de faire du Liban une société de guerre. Qui devra tirer un trait, bien évidemment, sur tout espoir de redressement économique et d’attraction des investissements. Il faudra, ajoutent ces sources, une collectivité bien soudée prête à tous les sacrifices pour les hameaux de Chebaa. Il faudra aussi que les participants à la conférence de Téhéran soutiennent activement, et non pas par des slogans creux, la Résistance libanaise et le pouvoir. L’option de guerre est, de toute évidence, hors de portée pour un pays aussi faible, aussi appauvri, aussi divisé, relèvent ces hommes politiques. Qui, en professionnels, estiment qu’il y a moyen d’arranger les choses par un accord tacite. Aux termes duquel on n’enverrait toujours pas l’armée au Sud et on répéterait que la Résistance reste légitime jusqu’à la conclusion d’une paix véritable... Tout en veillant à ce que le calme règne sur le terrain. Et en soulignant que tout l’effort de confrontation commun doit se cristalliser autour de l’intifada palestinienne.
L’audience que le président Bachar el-Assad devait accorder au président Rafic Hariri avant son présent périple a été ajournée. Parce que Damas cache peu, ou mal, qu’il se trouve indisposé par le refus du président du Conseil libanais d’approuver les actions du Hezbollah à Chebaa. Pourtant, lors de la précédente édition, quand le Hezb avait mené une...